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EVALUATION DE LA SITUATION EN TERMES DE PROTECTION DE LA POPULATION HOTE DANS LA REGION DE DIFFA
EVALUATION DE LA SITUATION EN TERMES DE PROTECTION NIGER RAPPORT NOVEMBRE 2017
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Photo de couverture : © Groupe de Travail Protection – Novembre 2017
A propos de REACH REACH est une initiative conjointe de deux organisations non-gouvernementales internationales, ACTED et IMPACT Initiatives, et du Programme Opérationnel des Nations Unies pour les Applications Satellitaires (UNOSAT). REACH a été créée en 2010 afin de développer des outils et des produits d’information qui contribuent à renforcer les capacités des acteurs et de faciliter la prise de décisions dans des contextes d’urgence, de relèvement et de développement. L’ensemble des activités de REACH est mené en appui et au sein des mécanismes inter-agences de coordination établis au niveau local, régional et global. Pour plus d’information visitez notre site web : www.reach-initiative.org. Vous pouvez nous contacter directement à l’adresse :
[email protected] et nous suivre sur Twitter @REACH_info.
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
RESUME Située dans le bassin du Lac Tchad, la région de Diffa est plongée depuis février 2015 dans un climat d’insécurité1. Malgré des efforts continus pour améliorer la situation sécuritaire dans la zone, le mois de septembre 2017 a été marqué par une reprise des activités des groupes armés. Cette reprise s’est notamment illustrée par une succession d’attaques dans les communes de N’Guigmi, Kablewa, Gueskerou, Maïné-Soroa, Diffa, Bosso et Toumour, majoritairement dans la première quinzaine du mois de septembre2. A cette situation vient s’ajouter une crise socio-économique causée par l’état d’urgence déclaré en février 20153. Cet état d’urgence interdit certaines activités essentielles à l’économie locale telles que la pêche4 et impose des restrictions de mouvements dans de nombreuses zones, en empêchant notamment la circulation des deux roues. Bien que certaines cultures aient récemment été à nouveau autorisées – comme par exemple celle du poivron au sud-est de la région de Diffa5, deux ans d’interdiction ont eu des répercussions importantes pour la population locale. Dépourvue de certains de ses moyens de subsistance, la population hôte dans la région risque de connaitre un épuisement progressif de sa capacité d’accueil. Dans un tel contexte, des tensions entre la population hôte et les populations déplacées s’installant à proximité, voire à l’intérieur des villages, peuvent émerger. Ces différents aspects, à la fois sécuritaires, économiques et sociaux, amènent à s’interroger sur la situation en termes de protection de la population hôte vivant dans la région de Diffa. Or, la plupart des évaluations protection réalisées dans la région se concentrent principalement sur les populations déplacées, laissant ainsi un manque d’informations quant aux besoins prioritaires en termes de protection de la population hôte. Afin de pallier ce manque d’information, REACH a réalisé, en étroite collaboration avec le Groupe de Travail Protection à Diffa et sous la co-facilitation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), une évaluation de la situation en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa. Cette évaluation s’inscrit dans un cycle d’évaluations protection réalisées avec ces mêmes partenaires, dont une évaluation parallèle (‘évaluation finale’) s’intéressant à la situation en termes de protection des populations déplacées (réfugiés et déplacés internes) de la région de Diffa. L’un des objectifs de ces deux évaluations est de permettre une comparaison entre les besoins de protection de la population hôte et des populations déplacées. L’évaluation protection de la population hôte a couvert 132 localités, dont 106 villages accueillant des populations déplacées6 et 26 n’en accueillant pas. La collecte de données a été effectuée entre le 23 octobre et le 10 novembre 2017 par le biais d’entretiens avec 366 informateurs clés (IC), dont 44 femmes. Les IC ont été choisis en fonction de leurs connaissances vis-à-vis d’une des trois thématiques principales de l’évaluation (sécurité, protection et accès à l’information/services de base). En raison de la nature qualitative de la méthodologie, les résultats de cette évaluation sont indicatifs, et non représentatifs, de la situation de la population hôte dans les localités évaluées. Cette évaluation avait pour objectif d’identifier les besoins prioritaires en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa, ainsi que les insuffisances de la réponse humanitaire vis-à-vis de ces derniers. De manière plus spécifique, cette évaluation visait à répondre aux questions de recherche (QR) présentées ci-dessous, en effectuant une comparaison avec les résultats de l’évaluation protection finale et donc les besoins en termes de protection des populations déplacées lorsque cela a été jugé pertinent : OCHA – Aperçu des besoins humanitaires 2018 – Novembre 2017 – Accessible via : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/NRE_HNO_2017_FINAL_hr.pdf 2 IRC, DRC, UNHCR. Rapport d’analyse mensuelle des données du monitoring protection. Diffa, Niger. Septembre 2017. Accessible via : http://www.globalprotectioncluster.org/_assets/files/field_protection_clusters/Niger/files/rapport-conjointe-pmseptembre-unhcr-irc-drc.fr.pdf 3 Pour plus d’information, il est possible de consulter l’article suivant : RFI ;Front de Diffa : état d’urgence et forces en présence.11 février 2015. Disponible via : http://www.rfi.fr/afrique/20150211-niger-decret-etat-urgence-region-diffa-nigeriaboko-haram-securite 4 International Crisis Group. Le Niger face à Boko Haram : au-delà de la contre-insurrection. 27 février 2017. Disponible via : https://www.crisisgroup.org/fr/africa/west-africa/niger/245-niger-and-boko-haram-beyond-counter-insurgency 5 Slate Afrique. La culture du poivron de nouveau autorisée au Niger malgré Boko Haram. 18 octobre 2017. Disponible via : http://www.slateafrique.com/792137/la-culture-du-poivron-de-nouveau-autorisee-au-niger-malgre-boko-haram 6 Ces 106 villages accueillant une population déplacée ont également été évalués au cours de l’évaluation protection finale. 1
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QR 1 : Quelle est la situation de la population hôte dans la région de Diffa en termes de protection par rapport aux populations déplacées ? QR 1.1 : Quels sont les profils de vulnérabilité de la population hôte, notamment en termes d’atteintes à l’intégrité de la personne, situation sécuritaire et accès à la documentation légale en comparaison avec les populations déplacées ? Cette évaluation a permis de mettre en évidence plusieurs vulnérabilités auxquelles la population hôte fait face en termes de protection.Tout d’abord, les principaux groupes de personnes vulnérables mentionnés par les IC semblent se situer aux extrémités en termes d’âge. Il s’agit par ordre d’importance des femmes âgées (50 ans ou plus), des hommes âgés (50 ans ou plus) et des bébés (moins de 5 ans). Ces mêmes groupes de personnes vulnérables ont été mentionnés pour les réfugiés, mais diffèrent légèrement pour les personnes déplacées internes (PDI), pour lesquelles les IC PDI ont identifié les femmes âgées (50 ans ou plus), les hommes âgés (50 ans ou plus) et les femmes (18-49 ans). L’une des principales vulnérabilités identifiées par les IC concerne la documentation légale. Selon les informations fournies par les IC au cours de l’évaluation, cet accès semble être limité dans la majorité des localités évaluées : dans 85/132 villages, les IC ont rapporté qu’au moins une partie de la population n’a pas accès à des documents légaux. Des informations similaires ont été rapportées pour les PDI, mais l’accès à la documentation légale semble être encore plus problématique pour les réfugiés, avec 31 localités, soit près de 30% des localités concernées, où l’ensemble de la population réfugiée ne possède pas de tels documents selon les IC. Le fait que la population hôte et les populations déplacées manquent de documentation légale semble indiquer que cette problématique n’est pas liée qu’au déplacement : d’ailleurs, le manque de moyens financiers a été identifié comme principale raison pour le manque de documents par les IC issus des trois types de population. En plus de ces vulnérabilités, la situation sécuritaire et celle en termes de protection apparaissent relativement problématiques. Des atteintes à l’intégrité de la personne7 au cours des six mois précédant l’enquête ont été rapportées dans 28 sur132 des localités évaluées, soit environ 20%. Les deux principaux types d’atteintes étaient des violences physiques (attaques, meurtres) et des menaces. De plus, les IC ont indiqué qu’au moins une partie de la population ne se sentait pas en sécurité au moment de l’évaluation dans 20sur 132 des localités, soit 15%. Des incidents sécuritaires8 au cours des six mois précédant l’évaluation ont été rapportés dans des proportions similaires : 23/132 localités, soit 17%, dont 5 localités9 dans lesquelles l’ensemble de la population ne se sentait pas en sécurité au moment de l’évaluation selon les IC. Les principaux incidents sécuritaires rapportés sont les violences physiques contre les civils, les vols/braquages suivis par les kidnappings/disparitions forcées. Des informations similaires ont été rapportées pour les PDI et les réfugiés, avec un sentiment d’insécurité légèrement plus élevé pour les PDI (rapporté dans environ 20% des localités concernées) et légèrement plus faible pour les réfugiés (rapporté dans 11% des localités concernées).
Dans le cadre de cette évaluation, le terme ‘atteinte à l’intégrité de la personne’ est compris comme incluant les aspects suivants : kidnapping/disparition forcée, violence physique (attaque, meurtre), arrestation et détention arbitraire, travail forcé, menace, agression basée sur le genre, viol, mariage forcé/précoce, discrimination en termes d’accès aux services de base. 8 Dans le cadre de cette évaluation, les incidents sécuritaires sont compris comme pouvant être : des combats entre groupes armés, disputes intercommunautaires, des vols/braquages, violences physiques contre les civils, kidnapping/disparitions forcées, exploitations d’enfants, recrutements/associations des enfants dans les groupes armés, attaques contre les écoles et centres de santé, arrestations et détentions arbitraires d’adultes, exécution sommaire ou extra-judiciaire, travail forcé, agressions basées sur le genre, viol, mariage forcé/précoce, refoulements de réfugiés, déplacements forcés de civils. 9 Il s’agit de Kangouri Mamdou (Gueskerou), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou), Tchougoua (Toumour) et Yabal (Maïné-Soroa). 7
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QR 1.2. Quels sont les mécanismes de résilience utilisés par la population hôte en comparaison avec les populations déplacées ? Afin de faire face aux problématiques de protection mentionnées ci-dessus, la population hôte peut avoir recours aux voies de référencement10 comme mécanismes de résilience. Selon les IC interrogés au cours de l’évaluation, au moins une voie de référencement existe dans la vaste majorité des localités évaluées (115/132). L’ensemble de la population a accès11, utilise et juge efficace les voies de référencement selon les IC, dans respectivement 73 (64%12), 68 (61%13) et 65 (58%14) des localités concernées. Des proportions plus ou moins similaires ont été rapportées pour les PDI, mais semblent être légèrement plus élevées pour les réfugiés. Par exemple, dans 71% des localités (54/76), l’ensemble de la population réfugiée utilise des voies de référencement, contre 58% pour la population hôte (65/112) et 57% pour les PDI (51/89)15. Dans les 111 localités où au moins une voie de référencement est disponible, les principales voies de référencement utilisées sont les services éducatifs (87), les services médicaux (78) et les services délivrant les documents légaux (55), selon les IC hôtes interrogés. Ces trois voies ont également été rapportées par les IC réfugiés et PDI.
QR 1.3 : Quelles sont les conditions d’accès de la population hôte aux services de base en comparaison avec les populations déplacées ? Au regard des informations fournies par les IC au cours de l’évaluation, l’accès aux services de base semble être problématique pour la population hôte. Dans la grande majorité des localités (101/132) et dans toutes les communes évaluées16, au moins une partie17 de la population a un accès limité aux services de base. Au sein de ces localités, cet accès limité concernerait principalement les services suivants : la santé (83/101), l’eau (62/101) et les marchés (47/101). Bien que l’accès aux services semble être tout aussi problématique pour les réfugiés et les PDI, les principaux services concernés diffèrent légèrement (services de santé, marchés, eau et éducation18). Outre l’accès aux services de base, l’accès à la nourriture semble être une problématique majeure pour la population hôte. En effet, les biens alimentaires ont été identifiés comme l’un des principaux besoins prioritaires dans la quasi-totalité des localités évaluées (112/132), suivi par l’accès à l’eau et l’accès à une activité génératrice de revenu (AGR), mentionnés respectivement dans 71 sur132 et 60 sur132 des localités. Comme susmentionné, l’eau a également été indiquée comme l’un des principaux services auxquels la population a un accès limité. En ce qui concerne les PDI et les réfugiés, les biens alimentaires ont été mentionnés dans des proportions aussi importantes, suivi par l’accès à une AGR et l’accès à l’eau. L’accès au logement et à la terre agricole apparaît généralement moins problématique que l’accès à la documentation légale et aux services de base. Néanmoins, dans à peine moins de la moitié des localités évaluées (61/132), au moins une partie de la population hôte aurait un accès limité à la terre agricole, y compris 18 localités où personne n’y aurait accès. Les principales raisons évoquées par les IC sont un manque de moyens financiers et l’arrivée de déplacés dans la localité ou à proximité, suivies de l’insécurité pour l’accès à la terre agricole et de la discrimination de la population hôte pour l’accès au logement. Les voies de référencement sont les voies utilisées par la population pour rapporter un problème de protection. Ces voies incluent l’appui psychosocial, les services éducatifs, le service de counseling, le suivi judiciaire, les services médicaux, les programmes AGR et les services délivrant les documents légaux. 11 Connaitre les voies de référencement implique savoir à qui s’adresser en cas de problème afin de recevoir de l’aide, par exemple au chef du village/Boulama, au comité de protection, etc. 12 Parmi les 115 localités dans lesquelles il existe au moins une voie de référencement. 13 Parmi les 112 localités dans lesquelles au moins une partie de la population a connaissance de ces voies. 14 Parmi les 112 localités dans lesquelles au moins une partie de la population a accès à ces voies. 15 Parmi les localités dans lesquelles au moins une partie de la population a accès aux voies de référencement. 16 Ces communes sont Bosso, Chetimari, Diffa, Foulatari, Goudoumaria, Gueskerou, Kablewa, Maïné-Soroa, N’Guigmi et Toumour. 17 Dans ce rapport, ‘au moins une partie de la population’ regroupe plusieurs catégories de proportions de la population. En fonction de comment les résultats sont présentés, cela peut regrouper les catégories suivantes : ‘la totalité’, ‘la majorité’, ‘la moitié’, ‘une minorité’ ou ‘la majorité’, ‘la moitié’, ‘une minorité’, ‘personne’. 18 Il est important de souligner que dans le cadre de cette évaluation, le terme ‘éducation’ est compris de manière générale et ne fait pas référence à un type ou niveau d’éducation en particulier. 10
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Au-delà de la situation sécuritaire ou du manque de moyens financiers, le manque d’information peut également constituer un facteur limitant l’accès de la population aux services de base. A ce titre, il semble pertinent de s’intéresser aux moyens de communication et sources d’information utilisés par la population. Au regard des entretiens effectués avec les IC, il semble que les sources d’information et les moyens de communication principaux sont similaires entre les différents types de populations. Les principales sources d’information mentionnées dans la quasi-totalité des villages (119/132) sont la radio et la télévision, suivies par le chef de village, aussi connu sous le nom de Boulama. En termes de moyens de communication, le contact direct et le téléphone ont été les plus rapportés par les IC hôtes interrogés. Il semblerait donc que malgré le développement de nouvelles technologies, les populations hôtes et déplacées continuent à utiliser principalement des sources d’information et des moyens de communication relativement traditionnels, tels que le contact direct et le chef de village.
QR 2 : Quel est l’impact de l’arrivée de déplacés en termes de protection pour la population hôte dans la région de Diffa ? Dans 56 localités où l’arrivée des populations déplacées a eu un impact sur la population hôte (parmi les 106 localités où vivent ces deux types de populations), le type d’impact le plus reporté est positif, avec une augmentation de l’aide extérieure mentionnée dans 30 localités. Néanmoins, la plupart des types d’impact indiqués par les IC19 sont négatifs, avec la diminution de l’accès aux ressources naturelles et la diminution de l’accès aux services de base mentionnés dans respectivement 27 et 18 de ces 56 localités. Il semble d’ailleurs intéressant de souligner que dans pratiquement la totalité des localités pour lesquelles les IC ont rapporté une diminution de l’accès aux services de base (16/18), les IC avaient également mentionné qu’au moins une partie de la population a un accès limité à ces derniers.
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Les IC pouvaient choisir plusieurs options.
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TABLE DES MATIERES RESUME ................................................................................................................................................... 2 Liste des acronymes ...................................................................................................................................... 7 Classifications géographiques ...................................................................................................................... 7 Liste des cartes, figures et tableaux ............................................................................................................. 8
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 9 METHODOLOGIE .......................................................................................................................................11 Objectifs de l’évaluation............................................................................................................................... 11 Population ciblée .......................................................................................................................................... 11 Informateurs clés .......................................................................................................................................... 13 Analyse des données ................................................................................................................................... 14 Limites ........................................................................................................................................................... 15
RESULTATS .............................................................................................................................................16 Partie 1 : Situation sécuritaire ..................................................................................................................... 16 Sentiment de sécurité de la population................................................................................................. 16 Incidents sécuritaires ............................................................................................................................. 18 Mécanismes de prévention/réduction des incidents sécuritaires ...................................................... 20 Relation entre la population hôte et les populations déplacées ......................................................... 21 Groupes de personnes vulnérables ...................................................................................................... 24 Voies de référencement .......................................................................................................................... 26 Documentation légale ............................................................................................................................. 28 Enregistrement des nouveau-nés .......................................................................................................... 30 Travail forcé ............................................................................................................................................ 30 Partie 3 : Accès à l’information et aux services de base .......................................................................... 32 Besoins prioritaires et accès aux services de base............................................................................. 32 Accès à la propriété et à la terre agricole ............................................................................................. 33 Accès à l’information .............................................................................................................................. 35
CONCLUSION ...........................................................................................................................................37 ANNEXES .................................................................................................................................................39 Annexe 1: Rapports du Groupe de Travail Protection............................................................................... 39 Annexe 2: Termes de référence et outils de collectes de données.......................................................... 42 Annexe 3: Liste des villages évalués .......................................................................................................... 42
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Liste des acronymes AGR CGD DRC DREC/M-R FDS GTP HCR IC INS IRC ONG PDI VBG
Activité Génératrice de Revenu Comité de Gestion des Déplacés Danish Refugee Council Direction Régionale de l’Etat Civil, de la Migration et des Réfugiés Force de Défense et de Sécurité Groupe de Travail Protection Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés Informateur Clé Institut National de la Statistique au Niger International Rescue Committee Organisation Non-Gouvernementale Personne Déplacée Interne Violences Basées sur le Genre
Classifications géographiques Région Département Commune
Village
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Division administrative la plus élevée au niveau national Les régions sont divisées en départements. Il y a 67 départements au Niger. Chaque région compte entre 6 et 13 départements. Les départements sont divisés en communes. Il y a 266 communes au Niger. Les communes se divisent entre communes urbaines (chefs-lieux des départements) et rurales. Les arrondissements communaux des grandes villes du pays sont comptés comme commune. Il y a par exemple cinq arrondissements de ce type dans la capitale Niamey. Les communes se composent de plusieurs villages. C’est la division administrative la plus basse. Les quartiers (480), les villages administratifs (11 298), les campements peul-touareg (2 726), les hameaux (16 514), et les points d’eau (1 243) sont comptés comme villages.
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Liste des cartes, figures et tableaux Carte 1: Localités évaluées ................................................................................................................................... 12 Carte 2 : Proportion de la population se sentant en sécurité au moment de l’évaluation dans leur localité selon les IC ........................................................................................................................................................................... 17 Carte 3 : Localités dans lesquelles des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC ......................................................................................................................................... 18 Carte 4: Localités dans lesquelles les IC ont rapporté une diminution de l’accès aux services de base et/ou aux ressources naturelles ............................................................................................................................................ 23 Carte 5: Proportions de la population ayant été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC ................................................................................................... 25 Carte 6 : Existence de voies de référencement dans les localités évaluées selon les IC...................................... 26 Carte 7 : Proportions estimées de la population ayant accès au logement ........................................................... 34 Carte 8 : Proportions estimées de la population ayant accès à la terre agricole ................................................... 35 Figure 1 : Raisons évoquées par les IC pour expliquer le sentiment d’insécurité de la population, par nombre de localités ................................................................................................................................................................. 17 Figure 2 : Fréquence des incidents sécuritaires au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC, par nombre de localités ............................................................................................................................................... 19 Figure 3 : Evolution du nombre d’incidents sécuritaires au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC, par nombre de localités ......................................................................................................................................... 19 Figure 4 : Actions ayant été entreprises au cours des six mois précédant l’évaluation pour prévenir et/ou réduire le nombre d’incidents sécuritaires au sein de la localité, par nombre de localités ................................................. 20 Figure 5 : Relation entre les enfants de la population hôte et les enfants des populations déplacées selon les IC, par nombre de localités ......................................................................................................................................... 21 Figure 6: Principales conséquences pour la population hôte de l’arrivée de déplacés au sein de la localité, selon les IC, par nombre de localités .............................................................................................................................. 22 Figure 7 : Principaux groupes de personnes vulnérables identifiés par les IC, par nombre de localités ............... 24 Figure 8 : Principaux groupes de personnes manquant le plus souvent de documents d’état civil/acte ou extrait de naissance selon les IC, par nombre de localités ................................................................................................... 29 Figure 9 : Principaux besoins prioritaires identifiés par les IC, par nombre de localités ........................................ 32 Figure 10 : Principales sources d’information et moyens de communication selon les IC, par nombre de localités .............................................................................................................................................................................. 36 Tableau 1 : Nombre de localités évaluées............................................................................................................. 11 Tableau 2 : Nombre d’IC hôtes, par âge et sexe ................................................................................................... 14 Tableau 3 : Nombre d’informateurs clés, par rôle/fonction dans la communauté .................................................. 14 Tableau 4 : Proportions estimées de la population se sentant en sécurité au moment de l’évaluation selon les IC, par nombre de localités ......................................................................................................................................... 16 Tableau 5 : Proportions estimées de la population ayant été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’enquête, par nombre de localités .................................................................... 25 Tableau 6 : Proportions estimées de la population ayant connaissance, accès, utilisant et jugeant efficace les voies de référencement, selon les IC, par nombre de localités ............................................................................. 27 Tableau 7 : Proportions estimées de la population ayant des documents d’état civil/acte ou extrait de naissance, par nombre de localités ......................................................................................................................................... 28 Tableau 8 : Proportions estimées de la population ayant rapporté rencontrer des difficultés pour enregistrer les nouveau-nés, par nombre de localités................................................................................................................... 30 Tableau 9 : Proportions estimées de la population ayant un accès limité aux services de base, par nombre de localités ................................................................................................................................................................. 32 Tableau 10 : Proportions estimées de la population ayant assez d’information par rapport aux questions liées au déplacement suite à la crise Boko Haram, par nombre de localités ...................................................................... 36
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INTRODUCTION Située dans le bassin du Lac Tchad, la région de Diffa est plongée depuis février 2015 dans un climat d’insécurité20. Malgré des efforts continus afin d’améliorer la situation sécuritaire dans la zone, le mois de septembre 2017 a été marqué par une reprise des activités des groupes armés. Cette reprise s’est notamment illustrée par une succession d’attaques et d’incursions commises dans les communes de N’Guigmi, Kablewa, Gueskerou, MaïnéSoroa, Diffa, Bosso et Toumour, et ce, majoritairement dans la première quinzaine du mois de septembre21. A cette situation vient s’ajouter une crise socio-économique causée par l’état d’urgence déclaré suites aux attaques de février 201522. Cet état d’urgence interdit certaines activités essentielles à l’économie locale telles que la pêche23 et impose des restrictions de mouvements dans de nombreuses zones, en empêchant notamment la circulation des deux roues. Bien que certaines cultures aient récemment été à nouveau autorisées – comme par exemple celle du poivron - dans le sud-est de la région de Diffa24, deux ans d’interdiction ont eu des répercussions importantes pour la population locale. Dépourvue de certains de ses moyens de subsistance, la population hôte dans la région risque de connaitre un épuisement progressif de sa capacité d’accueil. Dans un tel contexte, des tensions entre la population hôte et les populations déplacées s’installant à proximité, voire à l’intérieur des villages, peuvent émerger. Ces différents aspects à la fois sécuritaires, économiques et sociaux amènent à s’interroger sur la situation en termes de protection des populations vivant dans la région de Diffa. Dans ce contexte, REACH et le Groupe de Travail Protection (GTP) à Diffa, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), se sont mis d’accord pour réaliser un cycle d’évaluations protection afin d’avoir une vue d’ensemble des besoins en termes de protection des populations dans la région de Diffa. Une première évaluation conduite en avril 2017 – évaluation de référence25 – a permis de mettre en évidence les besoins en termes de protection des populations déplacées (déplacés internes et réfugiés) dans les sites de déplacés de la région. Cette évaluation a notamment souligné que les déplacements de population et la pression accrue que ces déplacements engendrent sur les services de base et sur l’accès aux biens essentiels tels que la terre peuvent être la cause d’importantes tensions entre les populations hôtes et déplacées. Une seconde évaluation menée entre mai et juin 2017 a évalué les mécanismes de redevabilité disponibles pour les populations déplacées internes et réfugiées dans la région de Diffa26. Elle a en particulier mis en lumière que bien qu’au moins un mécanisme de redevabilité existe dans la quasi-totalité des sites de déplacés, leur utilisation et leur impact restent limités auprès des deux types de population. Comme l’illustre les deux évaluations mentionnées précédemment, la plupart des évaluations protection réalisées dans la région de Diffa se concentrent principalement sur les populations déplacées. Peu d’information sont disponibles quant à la situation en termes de protection de la population hôte dans la région. Afin de pallier ce manque d’information, REACH a réalisé, en étroite collaboration avec le GTP à Diffa et sous la co-facilitation du HCR, une évaluation de la situation en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa entre fin octobre et début novembre 2017. Cette évaluation avait pour objectif d’identifier les besoins prioritaires en termes de protection de la population hôte, ainsi que les insuffisances de la réponse humanitaire vis-à-vis de ces derniers. OCHA. Aperçu des besoins humanitaires 2018. Novembre 2017. Disponible via : https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/NRE_HNO_2017_FINAL_hr.pdf 21 IRC, DRC, UNHCR. Rapport d’analyse mensuelle des données du monitoring protection. Diffa, Niger. Septembre 2017. Accessible via : http://www.globalprotectioncluster.org/_assets/files/field_protection_clusters/Niger/files/rapport-conjointe-pmseptembre-unhcr-irc-drc.fr.pdf 22 Pour plus d’information, il est possible de consulter l’article suivant : RFI ; Front de Diffa : état d’urgence et forces en présence.11 février 2015. Disponible via : http://www.rfi.fr/afrique/20150211-niger-decret-etat-urgence-region-diffa-nigeriaboko-haram-securite 23 International Crisis Group. Le Niger face à Boko Haram : au-delà de la contre-insurrection. 27 février 2017. Disponible via : https://www.crisisgroup.org/fr/africa/west-africa/niger/245-niger-and-boko-haram-beyond-counter-insurgency 24 Slate Afrique. La culture du poivron de nouveau autorisée au Niger malgré Boko Haram. 18 octobre 2017. Disponible via : http://www.slateafrique.com/792137/la-culture-du-poivron-de-nouveau-autorisee-au-niger-malgre-boko-haram 25 Pour plus d’information, le rapport de cette évaluation est accessible via le lien suivant : http://bit.ly/2s7oAG9 26 REACH. Evaluation des mécanismes de redevabilité existants dans les sites de déplacés à Diffa. Août 2017. Disponible via : http://bit.ly/2xJ7Rqr 20
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Elle s’est également attachée à évaluer l’impact en termes de protection de l’arrivée des populations déplacées sur la population hôte dans la région de Diffa. Après une explication détaillée de la méthodologie utilisée, ce rapport présente les résultats clés de cette évaluation. Il est divisé en trois parties principales qui abordent les thématiques suivantes : 1. Situation sécuritaire 2. Protection générale 3. Accès à l’information et aux services de base
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
METHODOLOGIE La collecte de données a été réalisée dans la région de Diffa entre le 23 octobre et le 10 novembre 2017. Elle s’est basée sur des entretiens effectués avec des informateurs clés (IC)27 à l’aide d’un questionnaire élaboré en étroite collaboration avec le GTP à Diffa (voir Annexe 2). Les localités ciblées et les profils à interroger ont été identifiés en collaboration avec le GTP à Diffa. La méthodologie reflète l’objectif de comparaison de cette évaluation avec l’évaluation protection finale en termes de couverture géographique, méthodologie et outils de collecte de données.
Objectifs de l’évaluation Cette évaluation avait pour principal objectif de fournir une vue d’ensemble de la situation en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa. De manière plus spécifique, cette évaluation s’est attachée à : 1. Identifier les besoins prioritaires en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa par rapport aux populations déplacées; 2. Identifier les insuffisances dans la réponse humanitaire en termes de protection pour la population hôte dans la région de Diffa par rapport aux populations déplacées; 3. Evaluer l’impact, à la fois positif et négatif, de l’arrivée des populations déplacées sur la population hôte dans la région de Diffa en termes de protection. Les deux premiers objectifs de l’évaluation ont été réalisés dans le cadre d’un objectif plus général de comparaison avec les populations déplacées vivant dans la zone et donc avec l’évaluation protection finale.
Population ciblée La population ciblée par cette évaluation correspond à la population hôte vivant dans la région de Diffa, et plus particulièrement dans les zones affectées par le déplacement. Par conséquent, la population visée se situe dans les communes accueillant des populations déplacées, c’est-à-dire N’Guigmi, Kablewa, Bosso, Toumour, Gueskerou, Diffa, Chetimari, Foulatari, Maïné-Soroa et Goudoumaria. De manière plus spécifique, la collecte de données a couvert 132 localités, dont des villages accueillant des populations déplacées et des villages n’en accueillant pas, telles que réparties dans le Tableau 1 et la Carte 1 : Tableau 1 : Nombre de localités évaluées
Chetimari
Villages sans population déplacée 4
Villages accueillant des populations déplacées 12
Gueskerou
1
15
16
N'Guigmi
1
13
14
Kablewa
3
9
12
Foulatari
5
2
7
Bosso
0
1
1
Maïné-Soroa
5
25
30
Toumour
3
6
9
Goudoumaria
4
1
5
Diffa
0
22
22
Total
26
106
132
Communes
Total 16
Un informateur clé est une personne disposant de connaissances étendues sur une des thématiques principales de l’évaluation et sur la situation dans une des localités évaluées, et sur lesquelles il peut fournir des informations précises. 27
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Carte 1: Localités évaluées
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Afin d’avoir une couverture géographique similaire à l’évaluation protection finale28, l’ensemble des sites de déplacés dans lesquels réside également une population hôte et qui étaient accessibles au moment de la collecte de données ont été évalués : il s’agit des 106 villages accueillant des populations déplacées. Afin d’avoir un nombre de localités à évaluer similaire à l’évaluation protection finale, un maximum de quatre villages n’accueillant pas de populations déplacées a été identifié pour chaque commune. Ces derniers ont été choisis en raison de leur proximité avec les sites de déplacés dans la zone. Or, en raison des conditions sécuritaires au moment de la collecte de données, certains villages sélectionnés n’ont pu être visités ; soit ils ont été remplacés par d’autres villages ; soit les IC ont été contactés par téléphone et le questionnaire a été rempli lors d’un entretien téléphonique.
Informateurs clés En consultation avec le GTP, il a été décidé que la collecte de données s’effectuerait à travers des entretiens avec des IC sélectionnés pour leurs connaissances vis-à-vis d’une des trois thématiques principales de l’évaluation (situation sécuritaire, protection, accès à l’information/services de base). Au total, 366 IC ont été interrogés, dont 44 femmes. Un maximum de trois IC appartenant à la population hôte a été interrogé par localité En effet, l’objectif de l’évaluation était d’identifier un IC par thématique. Dans certains cas, un même IC a été identifié soit par la population elle-même ou d’autres IC comme étant le plus à même de répondre aux questions relatives à deux ou trois thématiques. Dans ce cas, l’IC a été interrogé vis-à-vis de plusieurs thématiques. Afin de renforcer le processus d’identification des IC pour cette évaluation, une pré-identification de ces derniers a été réalisée à travers une enquête téléphonique préliminaire réalisée le 16 et le 17 octobre à Niamey. Au cours de cette enquête, les IC identifiés au cours des évaluations précédentes de REACH29 ont été contactés par téléphone afin qu’ils identifient au sein de leur localité trois personnes (une par thématique) qu’ils considèrent comme étant les plus à même de répondre aux questions de la thématique concernée. Les IC interrogés avaient la possibilité de se désigner eux-mêmes. Au moment de la collecte de données sur le terrain, il a été demandé aux enquêteurs d’interroger les personnes identifiées lors de cette enquête préliminaire. Dans certains cas, les informations ont été croisées avec celles collectées par les enquêteurs une fois dans les localités évaluées, notamment si une fois sur le lieu de l’enquête, les enquêteurs identifiaient des personnes mieux informées sur une certaine thématique. Si les IC contactés par téléphone n’avaient identifié qu’une personne pour deux ou trois thématiques, les enquêteurs devaient essayer d’identifier un IC pour la ou les thématiques manquantes une fois sur le lieu de l’évaluation. Si les IC identifiés au cours de l’enquête préliminaire n’étaient pas disponibles au moment de la collecte de données, les enquêteurs devaient essayer d’identifier un autre IC ayant de bonnes connaissances sur la ou les thématiques concernées. Afin de pallier ces lacunes d’information, et notamment au fait que certaines localités étaient inaccessibles en raison des conditions sécuritaires au moment de la collecte de données, des entretiens téléphoniques ont également été réalisés à la fin de la collecte de données. Les IC des localités concernées (14/132) ont alors été interrogés par téléphone. Cette procédure a permis l’identification d’un total de 366 IC, dont le rôle/fonction au sein de la localité, l’âge et le sexe sont présentés dans les Tableau 2 et Tableau 3 :
Dans le cadre de ce rapport, évaluation protection finale = endline et évaluation protection de référence = baseline Evaluation protection de référence (avril 2017), Evaluation des mécanismes de redevabilité dans la région de Diffa (août 2017), trois cycles de la cartographie des infrastructures sociocommunautaires (mars, juillet et septembre 2017) 28 29
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Tableau 2 : Nombre d’IC hôtes, par âge et sexe30 Age
Femme
Homme
Total
20-29
6
41
47
30-39
9
91
100
40-49
19
90
109
50-59
8
60
68
60-69
2
32
34
70-79
0
7
7
80-89
0
1
1
Total
44
322
366
Tableau 3 : Nombre d’informateurs clés, par rôle/fonction dans la communauté
Rôle
# IC
%
Chef de village
36
10%
Représentant du chef de village
35
10%
Président du Comité de Protection
19
5%
Membre du Comité de Protection Président du Comité de Gestion des Déplacés (CGD) Membre du CGD
76
21%
8
2%
33
9%
Leader religieux
8
2%
Agriculteur
103
28%
Volontaire communautaire
18
5%
Autre
3331
9%
Total
36932
100%
Analyse des données Suite à la phase de collecte, les données ont été nettoyées : les réponses controversées ont été interprétées et corrigées avec l’aide des enquêteurs et de leur chef d’équipe, et les réponses incohérentes ont été supprimées. Une fois nettoyées, les données ont été agrégées par localité à travers la région et ont été analysées. Ces données ont également été croisées avec les données secondaires disponibles, et plus particulièrement les données du recensement réalisé par l’Institut National de la Statistique du Niger (INS), la base de données des trois cycles de cartographie des infrastructures sociocommunautaires (mars, juillet et septembre 2017) de REACH, la base de données de l’évaluation protection de référence (avril 2017) de REACH, les données de l’évaluation rapide sur les comités de protection (décembre 2016) de REACH, la base de données de l’évaluation sur les mécanismes de redevabilité (août 2017) de REACH et les rapports de protection réalisés par les partenaires actifs dans le GTP (voir Annexe 1).
Bien qu’une représentativité d’un point de vue démographique et du genre ait été souhaité, le facteur prédominant pour l’identification des IC était leurs connaissances vis-à-vis d’une des thématiques principales de l’évaluation. 31 Les principaux rôles mentionnés dans la catégorie ‘autre’ sont : éleveur (6/33), participant volontaire (5/33), ménagère (4/33), membre du comité d’hygiène et d’assainissement (4/33) et femme leader (3/33). Un ‘participant volontaire’ est un participant désigné par la population comme ayant le plus de connaissances vis-à-vis d’une des trois thématiques en particulier. 32 Le nombre total est supérieur au nombre total d’IC interrogés au cours de cette évaluation car certains IC ont plusieurs rôles. 30
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Limites Etant donné les caractéristiques de l’évaluation et la méthodologie choisie, les limites suivantes doivent être prises en considérations lors de la lecture des résultats : En raison de la nature qualitative de la méthodologie, les résultats sont indicatifs, et non représentatifs, de la situation de la population hôte dans les localités évaluées. Certaines problématiques de protection, notamment les plus sensibles, ont pu être sous-rapportées bien que les enquêteurs se soient efforcés de créer un climat de confiance propice au dialogue. Les données reposant sur les réponses des participants, l’existence d’un potentiel biais dans ces réponses, notamment dans l’optique de recevoir davantage d’assistance, ne peut être écartée. L’existence d’un tel biais a été atténué à travers la méthodologie adoptée et notamment l’identification d’un IC par thématique, ou encore la formulation des questions incitant les IC à répondre vis-à-vis de la population à laquelle ils appartiennent. Il a parfois été difficile d’identifier des villages hôtes à visiter en raison de conditions sécuritaires les rendant inaccessibles au moment de la collecte de données. Afin de pallier cette difficulté, pour certains villages inaccessibles, les entretiens avec les IC ont été effectués par téléphone33. Il est possible que le fait que le questionnaire ait été renseigné par téléphone ait eu un impact sur les données collectées bien que cet impact soit difficile à estimer. Certaines thématiques de protection, telles que celles liées à la protection de l’enfance34 ou aux violences basées sur le sexe et le genre, nécessiteraient des enquêtes plus approfondies afin notamment de pouvoir faire ressortir les liens de causalité entre certains éléments. Une méthodologie de collecte de données telle que les groupes de discussion pourrait être utilisée afin de prendre en considération le caractère sensible des informations communiquées.
Les localités concernées sont : Grema Artori (Diffa), Lada (Diffa), Fiego (Gueskerou), Korillam (Gueskerou) et Zeinam Kellouri (Gueskerou). 34 Etant donné que seuls des IC adultes ont été interrogés en raison de la méthodologie utilisée, les problématiques liées à la protection de l’enfance ont pu être sous-rapportées. 33
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RESULTATS Cette partie présente les résultats de l’évaluation protection divisée en trois parties qui correspondent aux thématiques principales de l’évaluation : situation sécuritaire, protection générale et accès aux services de base/ à l’information. En raison de l’objectif comparatif de cette évaluation avec l’évaluation protection finale, des comparaisons entre la population hôte et les populations déplacées (déplacés internes et réfugiés) sont effectuées lorsque cela est jugé pertinent.
Partie 1 : Situation sécuritaire Cette partie présente les résultats de l’évaluation protection vis-à-vis de la situation sécuritaire dans les localités évaluées. Un total de 132 IC, dont 8 femmes, ont répondu aux questions liées à cette thématique qui aborde les aspects suivants : sentiment de sécurité de la population, incidents sécuritaires et mécanismes de prévention, et impact de l’arrivée de populations déplacées sur la population hôte.
Sentiment de sécurité de la population Au regard des entretiens effectués avec les IC, la situation sécuritaire au sein des localités évaluées semble être relativement problématique. En effet, dans 20 sur132 des localités, au moins une partie de la population ne se sentait pas en sécurité au moment de l’évaluation, dont 5 localités35 où l’ensemble de la population ne se sentait pas en sécurité selon les IC. Ce sentiment d’insécurité semble être légèrement plus élevé pour les PDI (rapporté dans environ 20% des localités concernées) et légèrement plus faible pour les réfugiés (rapporté dans 11% des localités concernées). Tableau 4 : Proportions estimées de la population se sentant en sécurité au moment de l’évaluation selon les IC, par nombre de localités Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
112
11
3
1
5
0
132
Pourcentage de localités
85%
8%
2%
1%
4%
0%
100%
D’un point de vue géographique et comme le montre la Carte 2, les localités dans lesquelles au moins une partie36 de la population hôte ne se sentait pas en sécurité semblent se situer principalement à proximité de la frontière avec le Nigeria. Ce sentiment d’insécurité est donc probablement en partie causé par la proximité avec la crise Boko Haram qui sévit principalement dans cette zone.
Il s’agit de Kangouri Mamdou (Gueskerou), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou), Tchougoua (Toumour) et Yabal (Maïné-Soroa). 36 Dans ce rapport, ‘au moins une partie de la population’ regroupe plusieurs catégories de proportions de la population. En fonction de la manière dont les résultats sont présentés, cela peut regrouper les catégories suivantes : ‘la totalité’, ‘la majorité’, ‘la moitié’, ‘une minorité’ ou ‘la majorité’, ‘la moitié’, ‘une minorité’, ‘personne’. 35
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Carte 2 : Proportion de la population se sentant en sécurité au moment de l’évaluation dans leur localité selon les IC
Au-delà de la crise Boko Haram, il semble que le sentiment d’insécurité de la population hôte soit également lié à l’absence de forces gouvernementales dans les localités. En effet, parmi les 20 villages où au moins une partie de la population hôte ne se sentait pas en sécurité, les principales raisons évoquées sont le manque de patrouilles régulières (15)37, l’absence de Forces de Défense et de Sécurité (FDS) (8) et la présence de groupes armés (6)38, comme montré dans la Figure 1. Malgré qu’elles aient été mentionnées dans un ordre légèrement différent, les mêmes raisons ont été rapportées pour les PDI et les réfugiés. Figure 1 : Raisons évoquées par les IC pour expliquer le sentiment d’insécurité de la population, par nombre de localités39
15/20 8/20
Manque de patrouilles régulières
Absence de FDS
6/20
Présence de groupes armés
3/20
3/20
2/20
Autre
Violences physiques
Tensions au sein de la communauté
Ces 15 localités sont : Tchoungoua (Toumour), Boulangouri (Diffa), Chouwari (Chetimari), Dabago Kadey (Chetimari), Deyssa Manga (Chetimari), Fougouri (Gueskerou), Garin Dogo (Guessere), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou), Ngalwa (Gueskerou), Djambourou (Maïné-Soroa), Djatkori (Maïné-Soroa), Kandilwa Youra (Maïné-Soroa), Kablewa (N’Guigmi). 38 Ces six localités sont : Chouwari (Chetimari), Dabago Kadey (Chetimari), Deyssa Manga (Chetimari), Garin Dogo (Guessere) (Gueskerou), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Madou Korodi (Diffa). 39 Parmi les 20 localités où au moins une partie de la population ne se sent pas en sécurité. 37
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Incidents sécuritaires40 Selon les entretiens effectués avec les IC, des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation dans un nombre relativement élevé de localités : dans 23 des 132 localités évaluées (environ 17%). Il semble intéressant de souligner que ces 23 localités incluent les 5 localités au sein desquelles l’ensemble de la population ne se sentait pas en sécurité au moment de l’évaluation. Il semble donc que le sentiment d’insécurité dans ces localités soit directement lié à des menaces tangibles. D’un point de vue géographique, les localités où des incidents sécuritaires ont été rapportés se situent principalement au sud de la route nationale 1 (RN1), une zone facilement accessible par les groupes armés. Carte 3 : Localités dans lesquelles des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC
Parmi les 23 localités où des incidents sécuritaires ont été rapportés au cours des six mois précédant l’évaluation, les 3 principaux incidents sécuritaires rapportés sont les violences physiques contre les civils (17), les vols/braquages (12) et les kidnapping/disparitions forcées (10). Les groupes de personnes les plus touchés par ces incidents sécuritaires semblent être ceux qui sont le plus susceptibles de prendre part au conflit armé. En effet, les IC ont identifié comme principaux groupes les hommes (18-49 ans) mentionnés dans 16/2341 villages, et les garçons (11-17 ans) (13/23), suivis par les femmes (18-49 ans) et les femmes âgées (50 ans ou plus) (10/23).
Dans le cadre de cette évaluation, les incidents sécuritaires sont compris comme pouvant être : des combats entre groupes armés, disputes intercommunautaires, des vols/braquages, violences physiques contre les civils, kidnapping/disparitions forcées, exploitations d’enfants, recrutements/associations des enfants dans les groupes armés, attaques contre les écoles et centres de santé, arrestations et détentions arbitraires d’adultes, exécution sommaire ou extra-judiciaire, travail forcé, agressions basées sur le genre, viol, mariages forcé/précoce, refoulements de réfugiés, déplacements forcés de civils. 41 Parmi les 23 localités pour lesquelles il a été rapporté que des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation. 40
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Ces incidents sécuritaires ont néanmoins été rares42 au cours des six mois précédant l’évaluation, c'est-à-dire ayant eu lieu moins d’une fois par mois, dans la majorité des localités concernées : dans 10 localités sur les 23 parmi lesquelles des incidents sécuritaires ont été rapportés. Pour autant, dans cinq localités43, les incidents sécuritaires ont été rapportés comme ayant été fréquents, c'est-à-dire ayant lieu au moins une fois par semaine, et ce, principalement dans le département de Diffa. Dans un peu plus de la moitié des villages évalués (13/2344), un seul incident sécuritaire aurait eu lieu au cours du mois précédant l’évaluation. Cela ne remet pas forcément en cause le fait que des incidents sécuritaires aient eu lieu dans un nombre relativement élevé de localités car ce type d’incidents a rarement lieu deux fois au même endroit. Figure 2 : Fréquence des incidents sécuritaires au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC, par nombre de localités45
De plus, dans un peu moins de la moitié de ces villages (10/23), le nombre d’incidents sécuritaires aurait diminué en comparaison avec la situation il y a six mois. Ce nombre aurait augmenté dans huit villages46 et serait resté relativement stable dans cinq47. De nouveau, l’augmentation du nombre d’incidents sécuritaires semble principalement concerner le département de Diffa. Figure 3 : Evolution du nombre d’incidents sécuritaires au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC, par nombre de localités48
La situation vis-à-vis des incidents sécuritaires semble être très similaire pour les PDI et les réfugiés. A titre d’exemple, des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation dans un nombre relativement important de localités pour les deux types de population : dans 27 sur 121des localités pour les PDI et 21 sur113 des localités pour les réfugiés. Parmi les 27 localités pour les PDI, 1049 sont communes à la population hôte et parmi les 21 pour les réfugiés, 750 sont communes à la population hôte. De plus, les principaux types d’incidents rapportés et les personnes les plus affectées par ces derniers sont semblables à ceux mentionnés pour la population hôte. Sporadiques : entre une fois par semaine et une fois par mois ; fréquents : au moins une fois par semaine ; rares : moins d’une fois par mois 43 Ces cinq localités sont : Boudoum (Maïné-Soroa), Chouwari (Chetimari), Dabago Kadey (Chetimari), Madou Korodi (Diffa), Ngoui Koura (Gueskerou). 44 Parmi les 23 localités pour lesquelles il a été rapporté que des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation. 45 Ibid. 46 Ces huit localités sont : Wondori (Chetimari), Madou korodi (Diffa), Elh Mainari (Gueskerou), Festival (Diffa), Goussougourniram (Maïné-Soroa), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Kolo Manga (Kablewa), Ngoui Koura (Gueskerou). 47 Ces cinq localités sont : Boudoum (Maïné-Soroa), Dabago Kadey (Chetimari), Kablewa (Kablewa), Ngagam (Gueskerou) et Yabal (Maïné-Soroa). 48 Parmi les 23 localités pour lesquelles il a été rapporté que des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation. 49 Il s’agit de Badarmdawe (N’Guigmi), Boudoum (Maïné-Soroa), Elh Mainari (Gueskerou), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Kolo Manga (Kablewa), Koutou II (N’Guigmi), Lari Konori (N’Guigmi), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou) et Toumour (Toumour). 50 Il s’agit de Elh Mainari (Gueskerou), Fiego (Gueskerou), Garin Dogo (Guessere) (Gueskerou), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Kolo Manga (Kablewa), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou). 42
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Mécanismes de prévention et de réduction des incidents sécuritaires Les IC ont également été interrogés vis-à-vis des mécanismes de prévention mis en place au sein de leur village afin de prévenir et/ou de réduire le nombre d’incidents sécuritaires. Selon eux, de telles actions ont été entreprises dans la majorité des villages où des incidents sécuritaires ont été rapportés au cours des six mois précédent l’évaluation (15/23). Figure 4 : Actions ayant été entreprises au cours des six mois précédant l’évaluation pour prévenir et/ou réduire le nombre d’incidents sécuritaires au sein de la localité, par nombre de localités51 2/23
6/23
15/23
Oui
Non
Ne sait pas
Le rôle du gouvernement est ressorti comme étant important dans le renforcement de la sécurité au sein des localités évaluées. En effet, parmi les 15 localités au sein desquelles des actions ont été mises en place, les principales rapportées par les IC sont la sécurisation (12/15), les patrouilles fréquentes (11/15) et l’aide humanitaire (7/15)52. Ces actions auraient principalement été mises en place par les patrouilles des FDS (13/1553), l’Etat (10/15) et les organisations non-gouvernementales (ONG) (7/15). Parmi ces mêmes localités, les actions afin de prévenir et/ou réduire le nombre d’incidents sécuritaires sont considérées comme efficaces dans la majorité d’entre elles. En effet, les IC ont rapporté que seul dans une minorité de villages (4/1554), ces actions ont été inefficaces, c'est-à-dire qu’elles n’ont pas permis de prévenir et/ou de réduire le nombre d’incidents sécuritaires. Les principales raisons mentionnées par les IC sont le manque de consultation de la population, mentionné dans tous les villages concernés (4/4), suivi par le manque d’information (3/4) et la discrimination (3/4). Il pourrait donc être pertinent d’impliquer davantage la population afin notamment que celle-ci soit mieux informée vis-à-vis de ces activités. Comme ce fut le cas pour les incidents sécuritaires eux-mêmes, les mécanismes visant à les réduire et/ou à les prévenir sont également similaires entre la population hôte et les populations déplacées de la région de Diffa. En effet, les IC issus des trois types de population ont identifié les mêmes principales actions ayant été entreprises et les mêmes principaux acteurs les ayant mises en place. Pour autant, dans une proportion plus importante de localités, les IC PDI et réfugiés ont rapporté que les actions visant à réduire et/ou prévenir les incidents sécuritaires ont été efficaces: dans 16/18 localités pour les PDI et 10/11 localités pour les réfugiés. Au regard de ces différents aspects, il semblerait que la situation sécuritaire de la population hôte soit très similaire à celle des populations déplacées dans la région de Diffa. Cela peut notamment s’expliquer par le fait qu’une grande partie des localités évaluées (70) regroupent les trois types de population. Ainsi, les questions ont parfois été posées vis-à-vis de la même localité. Pour autant, cela confirme l’hypothèse que la population hôte est affectée d’une manière similaire aux populations déplacées par les incidents sécuritaires ayant lieu dans la région.
Parmi les 23 localités dans lesquelles les IC ont rapporté que des incidents sécuritaires ont eu lieu au cours des six mois précédant l’enquête. 52 L’aide humanitaire peut contribuer à la réduction/prévention des incidents sécuritaires grâce à la présence d’acteurs humanitaires dans les localités, les distributions d’aide humanitaire ou à travers la mise en place de mécanismes avec la communauté tels que des comités de vigilance, des comités de protection, etc. 53 Ibid. 54 Il s’agit de Boudoum (Maïné-Soroa), Elh Mainari (Gueskerou), Goussougourniram (Maïné-Soroa) et Kolo Manga (Kablewa). 51
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Relation entre la population hôte et les populations déplacées55 Selon les IC, il n’y a pas de problème majeur au niveau de la relation entre la population hôte et les populations déplacées et ce, dans la quasi-totalité des villages évalués. En effet, pour pratiquement toutes les localités concernées (103/10556), les IC hôtes ont déclaré que la population est prête à accueillir des déplacés aussi longtemps que nécessaire. Dans aucune localité, les IC ont rapporté l’existence de tensions entre les deux types de populations57. Des résultats similaires ont été trouvés pour les PDI et les réfugiés, avec les populations hôtes décrites comme étant prêtes à accueillir les populations déplacées aussi longtemps que nécessaire dans 80 localités sur 81 pour les PDI et dans 86 sur 89 pour les réfugiés58. Cependant, cela ne signifie pas qu’aucune tension entre les populations hôte et déplacées n’existe puisque celles-ci peuvent être sous-jacentes. Des tensions au sein de la population ont d’ailleurs été mises en évidence dans le rapport Conflit Scan réalisé par Search for Common Ground en octobre 201759. Il serait intéressant d’analyser plus en profondeur ce genre de problématiques, par exemple à travers des groupes de discussion. En ce qui concerne la relation entre les enfants de la population hôte et des populations déplacées, aucun problème majeur n’a également été rapporté dans la quasi-totalité des villages évalués60 : dans 100 sur les 106 localités concernées, les IC ont rapporté que les deux groupes d’enfants s’entendent bien. L’existence de tensions a seulement été mentionnée dans quatre villages61. De nouveau, cela peut être dû au fait que les tensions ne sont pas forcément visibles en surface ; il serait donc nécessaire d’analyser cette thématique plus en profondeur, notamment à travers des groupes de discussion. Figure 5 : Relation entre les enfants de la population hôte et les enfants des populations déplacées selon les IC, par nombre de localités62 2/106 4/106
100/106
Bonne entente entre les deux groupes Existence de tensions entre les deux groupes Ne sait pas
Parmi les 106 localités accueillant des populations déplacées et une population hôte. Parmi les 106 localités accueillant des populations déplacées et une population hôte, sachant qu’une des réponses des IC n’était pas logique et a donc été supprimée. 57 Il semble important de souligner que la question sur la relation entre la population hôte et les déplacés a été posée de manière générale. La question n’a pas été posée directement sur l’existence de tensions entre les deux types de population et celle-ci risque donc d’avoir été sous rapportée. Afin d’avoir plus d’information à ce sujet, il est possible de consulter la note sur les conflits intercommunautaires, dont ceux liés aux mouvements de population, récemment publiée par DRC, IRC et HCR : IRC, DRC et HCR. Note sur les conflits intercommunautaires dans la région de Diffa de janvier à octobre 2017. 24 novembre 2017. 58 Parmi les localités accueillant des populations déplacées et une population hôte. 59 Search for Common Ground. Niger : Conflict Scan, « Kallo Karayé » - On est ensemble – Diffa. Octobre 2017. Disponible via : http://www.globalprotectioncluster.org/_assets/files/field_protection_clusters/Niger/files/rapport-de-conflict-scansfcg.PDF 60 De même que pour la relation entre la population hôte et les populations déplacées, pour la relation entre les enfants des deux types de population, la question a été posée de manière générale. Les IC n’ont pas été interrogés sur l’existence de tensions entre les deux groupes d’enfants de manière spécifique. Ainsi, l’existence de tensions entre les enfants de la population hôte et ceux des populations déplacées a pu être sous-rapportée. 61 Il s’agit de Boudoum (Maïné-Soroa), Kindjandi (Gueskerou), Ngagam (Gueskerou), Toumour (Toumour). 62 Parmi les 106 localités accueillant des populations déplacées et une population hôte. 55 56
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Au-delà de la relation entre la population hôte et les populations déplacées, les IC ont également été interrogés vis-à-vis d’un éventuel impact (positif et/ou négatif) pour la population hôte de l’arrivée de déplacés au sein de la localité. Il semble qu’un impact ait eu lieu dans une majorité de villages. En effet, dans un peu plus de la moitié des localités concernées (56/106), les IC ont rapporté que l’arrivée de déplacés au sein de la localité a eu un impact tangible pour la population hôte. Concernant la nature de cet impact, l’impact le plus reporté est positif bien que la plupart des types d’impact mentionnés soient négatifs comme montré dans la Figure 6. En effet, les trois principaux aspects évoqués par les IC sont l’augmentation de l’aide extérieure (30/5663), la diminution de l’accès aux ressources naturelles (27/56) et la diminution de l’accès aux services de base (18/56). Figure 6: Principales conséquences pour la population hôte de l’arrivée de déplacés au sein de la localité, selon les IC, par nombre de localités64 30/56
27/56 18/56 7/56
Diminution de l'accès aux ressources naturelles
Diminution de Augmentation des l'accès aux services conflits/tensions au de base sein de la localité
10/56
7/56
Diminution des opportunités économiques
Augmentation de l'aide extérieure
Augmentation des opportunités économiques
D’un point de vue géographique et comme le montre la Carte 4, les deux principaux aspects négatifs (diminution de l’accès aux ressources naturelles et diminution de l’accès aux services de base) semblent être assez diffus et se situer principalement le long de la route RN1 où sont majoritairement situés les villages accueillant une population déplacée. Certains IC ont indiqué à la fois une augmentation de l'aide et une diminution de l'accès aux services de base comme conséquence de l'arrivée des déplacés dans leur localité. Cela peut être le résultat d'un impact différent entre les ménages d'une même localité - certains pouvant ne pas avoir accès à l'aide humanitaire - ou entre les secteurs - suivant les types d'assistance humanitaire dont la localité bénéficie (par exemple, si les ménages bénéficient d'un accès amélioré à l'eau grâce à l'aide humanitaire mais d'un accès restreint aux services éducatifs en raison de l'afflux de personnes déplacées). Il semble important de souligner qu’un accès limité aux services de base et/ou aux ressources naturelles peut engendrer des tensions et/ou des conflits entre les populations, comme mentionné par les IC dans sept localités65. Bien que l’existence de tensions ait été relativement peu rapportée au cours de la collecte de données, il existe donc un risque que celles-ci s’accroissent en raison de l’accès limité aux services de base et aux ressources naturelles.
Parmi les 56 localités pour lesquelles il a été rapporté que l’arrivée de déplacés au sein de la localité a eu un impact. Ibid. 65 Il s’agit de Château (Quartier) (Diffa), Elh Mainari (Maine Soroa), Gagamari (Chetimari), Kindjandi (Gueskerou), Ngagam (Gueskerou), Ngourtoua (Chetimari), Toumour (Toumour). 63 64
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Carte 4: Localités dans lesquelles les IC ont rapporté une diminution de l’accès aux services de base et/ou aux ressources naturelles
Cette première partie du rapport a permis de mettre en évidence que la situation sécuritaire de la population hôte dans la région de Diffa semble être relativement problématique avec des incidents sécuritaires et un sentiment d’insécurité rapportés dans un nombre minoritaire, mais non négligeable, de sites. Cette situation est similaire à celle rapportée pour les PDI et les réfugiés au cours de l’évaluation protection finale. Bien que l’existence de tensions entre la population hôte et les populations déplacées ait été rapportée dans peu de localités, ces tensions peuvent être sous-jacentes et risquent d’être exacerbés par les mouvements de population dans la zone et la pression accrue qu’ils causent sur l’accès aux services de base et aux ressources naturelles. Ces tensions peuvent à leur tour avoir un impact négatif sur la situation sécuritaire des localités et augmenter la vulnérabilité des populations, créant d’importantes préoccupations en termes de protection.
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Partie 2 : Protection générale Cette deuxième partie présente les résultats de l’évaluation vis-à-vis de la seconde thématique de celle- ici : la protection. Un total de 132 IC, dont 17 femmes, a été identifié afin de répondre aux questions de cette thématique. Les principaux rôles/fonctions de ces IC sont : agriculteur (28), membre d’un comité de protection (27) et chef de village (20). Cette seconde partie du rapport met en évidence les principales vulnérabilités de la population hôte en termes de protection en soulignant les principaux groupes de personnes vulnérables au sein de celles-ci, l’occurrence d’atteintes à l’intégrité de la personne au sein des localités évaluées ainsi que l’accès de la population à la documentation légale et à l’enregistrement des nouveau-nés. Elle analyse également les mécanismes de résilience utilisés par la population pour faire face à ces problèmes de protection, à savoir les voies de référencement, et le phénomène de travail forcé.
Groupes de personnes vulnérables Selon les IC interrogés au cours de l’évaluation, les trois principaux groupes de personnes vulnérables semblent être les personnes situées aux extrémités en termes d’âges, c'est-à-dire les plus âgées et les plus jeunes de la population. En effet, il s’agit des femmes âgées (50 ans ou plus) mentionnées dans la quasi-totalité des localités (108/132), suivies par les hommes âgés (50 ans ou plus) et les bébés (inférieur à 5 ans), rapportés respectivement dans 86 et 75 localités. Figure 7 : Principaux groupes de personnes vulnérables identifiés par les IC, par nombre de localités 108/132 86/132
75/132
63/132
Femmes âgées (50 ans ou plus)
Hommes âgés (50 ans ou plus)
Bébés/Bambins (inférieur à 5 ans)
60/132
49/132
Personnes ayant un Femmes (18-49ans) Hommes (18-49 ans) handicap physique
Ces mêmes groupes ont été mentionnés pour les réfugiés, mais diffèrent légèrement pour les PDI. En effet, selon les IC PDI interrogés au cours de l’évaluation, les trois principaux groupes de personnes vulnérables semblent plus particulièrement concernés le genre féminin. Il s’agit par ordre d’importance des femmes âgées, des hommes âgés et des femmes (18-49 ans).
Atteintes à l’intégrité de la personne66 La situation en termes de protection semble être relativement problématique au sein des localités évaluées. En effet, selon les IC interrogés, des atteintes à l’intégrité de la personne auraient eu lieu au cours des six mois précédant l’évaluation dans 28 sur132 des localités évaluées, soit environ 20%. Dans neuf villages, l’ensemble de la population aurait été confrontée à de telles atteintes67.
Dans le cadre de cette évaluation, le terme ‘atteinte à l’intégrité de la personne’ est compris comme incluant les aspects suivants : kidnapping/disparitions forcées, violences physiques (attaques, meurtres), arrestations et détentions arbitraires, travail forcé, menace, agressions basées sur le genre, viol, mariage forcé/précoce, discrimination en termes d’accès aux services de base. 67 Il s’agit de Bague (Toumour), Boudoum (Maïné-Soroa), Garin Dogo (Guessere) (Gueskerou), Goussougouniram (MaïnéSoroa), Kablewa (Kablewa), Kolo Manga (Kablewa), Madou korodi (Diffa), Ngabria (Maïné-Soroa) et Ngagam (Gueskerou). 66
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Des informations similaires ont été rapportées pour les PDI et les réfugiés : en effet, dans 25 sur121des localités pour les PDI et 23 sur 113 des localités pour les réfugiés, les IC ont rapporté qu’au moins une partie de la population a été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’enquête. Tableau 5 : Proportions estimées de la population ayant été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’enquête, par nombre de localités Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
9
10
1
8
104
0
132
Pourcentage de localités
7%
8%
1%
8%
79%
0%
100%
D’un point de vue géographique, et comme le montre la Carte 5, les localités dans lesquelles au moins une partie de la population a été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne semblent surtout se situer à proximité de la frontière avec le Nigeria. Il est donc possible de considérer que ces atteintes sont principalement liées à la crise Boko Haram ayant lieu depuis plusieurs années dans la région, et ce, principalement à proximité de la frontière nigériane. De plus, il semble intéressant de souligner que parmi les localités dans lesquelles au moins une partie de la population a été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne (28), les IC ont indiqué que dans 9 d’entre elles68, au moins une partie de la population ne se sentait pas en sécurité. Il apparait donc de nouveau que le sentiment d’insécurité de la population hôte soit lié à des menaces tangibles. Carte 5 : Proportions de la population ayant été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’évaluation selon les IC
Il s’agit de Boulangouri (Diffa), Chouwari (Chetimari), Dabago Kadey (Chetimari), Garin Dogo (Guessere) (Gueskerou), Madou Korodi (Diffa), Ngagam (Gueskerou), Ngalwa (Gueskerou), Ngouba (Toumour) et Yabal (Maïné-Soroa). 68
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Les principaux types d’atteinte à l’intégrité de la personne semblent être à la fois physiques et psychologiques. En effet, parmi les localités dans lesquelles il a été rapporté qu’au moins une partie de la population hôte a été confrontée à des atteintes à l’intégrité de la personne (28), les principaux types d’atteinte mentionnés sont les violences physiques contre les civils (17/28) et les menaces (16/28). Ces deux principaux types ont également été rapportés pour les PDI et les réfugiés.
Voies de référencement Afin de faire face aux problèmes de protection mentionnés ci-dessus, la population hôte peut avoir recours aux voies de référencement comme mécanisme de résilience, dont l’accès ne semble pas être particulièrement problématique. En effet, au moins une voie de référencement existerait dans la quasi-totalité des villages évalués selon les IC, tandis qu’il n’en existerait aucune dans seulement 1769. L’absence de voies de référencement a également été rapportée dans une minorité des localités pour les PDI et les réfugiés : dans 23 sur 121 et 29 sur 113 des localités respectivement. D’un point de vue géographique, il semble intéressant de souligner qu’un peu plus de la moitié des villages dans lesquels il n’existe pas de voies de référencement est assez éloigné de la frontière avec le Nigeria et se situe plus au nord de la région de Diffa. Cela peut être dû au fait que moins d’acteurs humanitaires sont actifs dans cette zone car les sites de déplacés se trouvent principalement autour de la route RN1 : un plus faible nombre d’acteurs humanitaires pourrait alors avoir pour conséquence une plus faible existence des voies de référencement, ainsi que des activités de sensibilisation à celles-ci. Carte 6 : Existence de voies de référencement dans les localités évaluées selon les IC
Il s’agit de Adjimeri (Diffa), Barma Wouriram (Goudoumaria), Batia (Goudoumaria), Bidaram (Foulatari), Bourbouwa (Toumour), Dabagouri Kayawa (Chetimari), Domaram (Foulatari), Dorikoulo (Diffa), Gawaro Issa Djibir (Foulatari), Guimbari (Goudoumaria), Kadjidja (Kablewa), Kangouri Mamadou (Gueskerou), Kaoumaram (Maïné-Soroa), Kayawa (Maïné-Soroa), Korillam (Gueskerou), Ngoui Koura (Gueskerou), Wouye Kalboukoura (N’Guigmi). 69
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Au-delà de l’existence, la connaissance70, l’accès, l’utilisation et l’efficacité de ces voies ne semblent également pas problématiques pour la population hôte dans les villages évalués. En effet, comme le montre le Tableau 6, dans une majorité de villages, l’ensemble de la population a accès, utilise et juge efficace les voies de référencements, d’après les IC. Tableau 6 : Proportions estimées de la population ayant connaissance, accès, utilisant et jugeant efficace les voies de référencement, selon les IC, par nombre de localités Aspects des voies de référencement Connaissance
Accessibilité
Utilisation
Efficacité
Proportions
Ensemble
Majorité
Moitié
Minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
73
29
4
6
3
0
11571
Pourcentage de localités
63%
25%
3%
5%
3%
0%
100%
# de localités
68
35
3
6
0
0
11272
Pourcentage de localités
61%
31%
3%
5%
0%
0%
100%
# de localités
65
40
3
3
1
0
11273
Pourcentage de localités
58%
36%
3%
3%
1%
0%
100%
# de localités
69
36
3
3
0
0
11174
Pourcentage de localités
62%
32%
3%
3%
0%
0%
100%
Des proportions plus ou moins similaires ont également été rapportées pour les PDI vis-à-vis de ces différents aspects. Ces proportions semblent légèrement plus élevées pour les réfugiés : en effet, selon les IC réfugiés interrogés, l’ensemble de la population a connaissance des voies de référencement dans 70% des localités, y a accès dans 68%, les utilise dans 71% et les juge efficace dans 68% des localités concernées. Parmi les localités pour lesquelles au moins une partie de la population hôte n’a pas accès aux voies de référencement (44), les principales raisons mentionnées par les IC sont le manque d’information (25), la nonfonctionnalité des voies (1875) et la discrimination de la population hôte (15). Ces principales raisons ont aussi été mentionnées pour les PDI et les réfugiés. Il pourrait donc être pertinent de développer des activités de sensibilisation et d’information auprès de la population locale vis-à-vis de ces voies afin qu’elle sache comment y accéder et comment s’en servir. Parmi les 111 villages dans lesquels il a été rapporté qu’au moins une partie de la population utilise les voies de référencement, les principales voies utilisées sont les services éducatifs (87), les services médicaux (78) et les Connaitre les voies de référencement implique savoir à qui s’adresser en cas de problème afin de recevoir de l’aide, par exemple au chef du village/Boulama, au comité de protection, etc. 71 Parmi les 115 localités dans lesquelles il existe au moins une voie de référencement. 72 Parmi les 112 localités dans lesquelles il a été rapporté qu’au moins une partie de la population a connaissance des voies de référencement. 73 Parmi les 112 localités dans lesquelles il a été rapporté qu’au moins une partie de la population a accès aux voies de référencement. 74 Parmi les 111 localités dans lesquelles il a été rapporté qu’au moins une partie de la population utilise les voies de référencement. 75 Il s’agit de Beyinga Malam Abdourou (Foulatari), Boulakaou (Kablewa), Boulangouri (Diffa), Damaya (Kablewa), Djatkori (Maïné-Soroa), Fiego (Gueskerou), Fougouri (Gueskerou), Gadori (Maïné-Soroa), Gagamari (Chetimari), Garoumiga (Goudoumaria), Goussougourniram (Maïné-Soroa), Kouble Igre (Maïné-Soroa), Grema Artori (Diffa), Massa (Gueskerou), Ngarana (Kablewa), Ngortogol (N’Guigmi), N’Guel Djappe (Kablewa), Wondori (Chetimari). 70
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
services délivrant la documentation légale (55). Bien que les proportions et ordres diffèrent légèrement pour les PDI et réfugiés, ces trois voies ont aussi été rapportées par les IC pour ces deux types de populations. La voie de référencement la moins citée pour la population hôte, mais également les réfugiés et les PDI, est le service de conseils, mentionné que dans deux localités pour les trois types de population. Quand elles sont accessibles et utilisées, les voies de référencement semblent avoir un réel impact sur la population locale. En effet, dans aucun village concerné76, les IC ont rapporté que personne au sein de la population ne considère ces voies comme étant inefficaces. Des informations similaires ont été rapportées pour les PDI. Seul un IC réfugié a rapporté que personne au sein de sa localité considère les voies de référencement comme efficaces77. Selon les IC hôtes, les principales raisons pour lesquelles les voies de référencement sont considérées comme efficaces sont qu’elles améliorent les perspectives futures de la population (92/11178) et répondent aux besoins de celle-ci (78/111). Le fait que ces voies permettent à la population d’obtenir des conseils a également été mentionné dans un peu moins de la moitié des localités (50/111). Ces mêmes raisons ont également été rapportées par les IC PDI et réfugiés Afin d’avoir une meilleure idée des voies de référencement utilisées dans la région de Diffa, il est également possible de se référer au rapport d’analyse mensuelle des données du monitoring protection publié en octobre 201779. En effet, celui-ci a notamment mis en évidence que les membres des structures communautaires sont impliqués dans le rapportage aux points focaux des cas de protection, ainsi que dans leur identification et orientation. Selon ce rapport, au cours du mois d’octobre, 68% des incidents rapportés l’ont été aux leaders communautaires et membres des comités de protection, et 32% aux points focaux et moniteurs.
Documentation légale Contrairement aux voies de référencement, l’accès à la documentation légale (documents d’état civil/acte ou extrait de naissance) par la population hôte dans la région de Diffa semble être problématique. En effet, dans la majorité des villages évalués (85/132), les IC ont rapporté qu’au moins une partie de la population ne possède pas de documents. Dans huit villages, l’ensemble de la population ne possèderait pas de tels documents80. Tableau 7 : Proportions estimées de la population ayant des documents d’état civil/acte ou extrait de naissance, par nombre de localités Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
47
50
12
15
8
0
132
Pourcentage de localités
35%
38%
9%
11%
6%
0%
100%
Similaire pour les PDI, l’accès à la documentation légale semble être même plus problématique pour les réfugiés. En effet, dans plus de 80% des localités concernées (soit 94/113), les IC réfugiés ont déclaré qu’au moins une partie de la population n’a pas de documentation légale. De plus, dans 31 localités, soit près de 30% des localités évaluées, l’ensemble de la population réfugiée ne possèderait pas de documents d’état civil/acte ou extrait de naissance.
Dans les 111 localités où au moins une partie de la population utilise les voies de référencement. Il s’agit de Chetimari (Chetimari). 78 Parmi les 111 localités dans lesquelles au moins une partie de la population considère ces voies comme efficaces. 79 IRC, DRC, HCR. Rapport d’analyse mensuelle des données du monitoring protection. Octobre 2017. Diffa, Niger. Accessible via : http://www.globalprotectioncluster.org/_assets/files/field_protection_clusters/Niger/files/rapport-conjointe-pm-octobre2017-unhcr-irc-drc.pdf 80 Il s’agit de Bassouri (Toumour), Boulakaou (Kablewa), Damaya (Kablewa), Issari Bagara (Maïné-Soroa), Kaoumaram (Maïné-Soroa), Kayawa (Maïné-Soroa), Yabal (Maïné-Soroa), Kangouri Mamadou (Gueskerou). 76 77
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Même si le déplacement peut entraîner une perte de documentation légale, la similarité de la situation entre la population hôte et les populations déplacées semble indiquer que cela n’est pas la seule raison. Parmi les villages dans lesquels au moins une partie de la population n’a pas de documentation légale (85), les principales raisons évoquées par les IC hôtes sont le manque de moyens financiers (42/85), le fait qu’ils n’ont jamais eu de tels documents (41/85) et le fait qu’ils ne connaissent pas les procédures pour obtenir ces documents (32/85). Ces mêmes raisons ont été mentionnées pour les PDI mais diffèrent légèrement pour les réfugiés. En effet, selon les IC réfugiés, les principales raisons pour lesquels une partie de la population n’a pas de documentation légale est, par ordre d’importance, le manque de moyens financiers, la perte de documentation légale et comme pour les deux autres types de population, le fait qu’ils ne connaissent pas les procédures pour obtenir ces documents. Plutôt que séparées les unes des autres, il semble important de lire ces différentes raisons les unes par rapport aux autres. A titre d’exemple, le fait qu’une grande partie de la population hôte n’ait jamais eu de documentation légale peut s’expliquer par le manque de moyens financiers de celle-ci ainsi que la non-connaissance des procédures pour obtenir ces documents. Il est également possible qu’une partie de la population ne considère pas ces documents comme étant importants. Il pourrait donc être pertinent d’analyser plus en profondeur les facteurs explicatifs du manque de documentation légale ainsi que les personnes possédant une telle documentation afin de mettre en évidence les bonnes pratiques. Parmi les 85 localités dans lesquelles au moins une partie de la population n’a pas de documentation légale, les principaux groupes de personnes vulnérables concernées appartiennent au genre féminin, selon les IC. En effet, il s’agit, par ordre d’importance, des femmes âgées et des femmes, mentionnées dans environ la moitié des localités concernées (43 et 42 localités, respectivement), suivi par les hommes, mentionnés dans 29 localités. Il semble également intéressant de souligner que les filles ont été mentionnées dans 27 localités, soit près de 30% des localités concernées. En ce qui concerne les réfugiés et les PDI, le manque de documentation légale semble concerner plus ou moins tous les types de population, avec les différents groupes ayant été rapportés dans un nombre similaires de localités. Figure 8 : Principaux groupes de personnes manquant le plus souvent de documents d’état civil/acte ou extrait de naissance selon les IC, par nombre de localités81 43/85
Femmes âgées (50 ans ou plus)
42/85
Femmes (18-49 ansà
29/85
28/85
27/85
Hommes âgés (50 ans ou plus)
Hommes (18-49 ans)
Enfants (5-10 ans)
25/85
Filles (11-17 ans)
Le fait de ne pas avoir de documentation légale peut avoir des conséquences importantes pour la population. Les conséquences les plus fréquentes rapportées par les IC sont des difficultés en termes de circulation/mouvement (7382), des difficultés pour accéder aux services de base (56) et des difficultés pour accéder au travail (53). Il semble important de souligner que l’absence de difficultés n’a été mentionnée dans aucun des villages évalués. Vis-à-vis des difficultés en termes de circulation/mouvement, il est également possible de se référer aux difficultés mentionnées par les participants des groupes de discussion au cours de l’évaluation protection de référence83. Ils avaient en effet déjà rapporté la forte restriction de mouvements provoquée par le manque de documentation, Parmi les 85 localités dans lesquelles au moins une partie de la population n’a pas de documentation légale. Ibid. 83 REACH. Evaluation Protection dans la région de Diffa. Mai 2017. Disponible via : http://bit.ly/2s7oAG9 81 82
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
notamment dans le contexte sécuritaire de Diffa où il faut être en mesure de présenter une pièce d’identité pour se déplacer dans la région. Certains d’entre eux avaient également souligné que, ne possédant pas de pièces d’identité, ils avaient peur de se déplacer par crainte d’être assimilés aux groupes armés. Bien que les catégories de population concernées par le manque de documentation légale semblent être plus larges pour les PDI et les réfugiés, les conséquences les plus fréquentes liées à ce manque sont identiques à celles rapportées pour la population hôte. De façon tout aussi similaire, l’absence de difficultés n’a été rapportée dans aucune localité pour ces deux types de population.
Enregistrement des nouveau-nés L’enregistrement des nouveau-nés semble être moins problématique que l’accès à des documents d’état civil/acte ou extrait de naissance pour la population hôte bien qu’il le soit tout de même dans plusieurs localités. En effet, dans un peu moins du tiers des localités évaluées (43/132), les IC ont déclaré qu’au moins une partie de la population a rapporté rencontrer des difficultés pour enregistrer les nouveau-nés. Dans 20 localités, l’ensemble de la population aurait rapporté rencontrer de telles difficultés. Le non-enregistrement des nouveau-nés peut avoir des conséquences importantes pour la population notamment dans le futur en empêchant par exemple l’enfant d’accéder à certains services de base comme l’éducation. Des proportions similaires ont également été rapportées pour les PDI et les réfugiés : en effet, dans 44 sur 121 des localités et 55 sur 113 localités respectivement, au moins une partie de la population aurait rapporté des difficultés pour enregistrer les nouveaux nés. Tableau 8 : Proportions estimées de la population ayant rapporté rencontrer des difficultés pour enregistrer les nouveau-nés, par nombre de localités Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
20
21
2
14
74
1
132
Pourcentage de localités
15%
16%
2%
11%
56%
1%
100%
Parmi les 57 localités dans lesquelles il a été rapporté qu’au moins une partie de la population a rencontré des difficultés pour enregistrer les nouveau-nés, les principales raisons évoquées sont le manque de moyens financiers (36/57), le caractère trop éloigné du service (23/57) et le fait qu’ils ne savent pas comment faire pour effectuer un tel enregistrement (22/57). Le manque de moyens financiers est très probablement lié au fait que l’enregistrement est payant s’il n’est pas fait dans un délai d’environ 10 jours consécutifs à la naissance du bébé. Ces mêmes raisons ont également été mentionnées pour les PDI et les réfugiés.
Travail forcé84 Très peu d’IC ont mentionné des cas de travail forcé au cours de l’évaluation. En effet, dans seulement une localité, un IC a rapporté avoir connaissance de personnes au sein de la population hôte se trouvant en situation de travail forcé85. Cet IC a estimé à environ 50 le nombre de personnes au sein de la localité se trouvant dans une telle situation. Relativement peu de différences ont été observées avec les deux autres types de population. En effet, aucun IC PDI a rapporté avoir connaissance de personnes au sein de la population se trouvant en situation de travail forcé. De plus, dans deux localités86, les IC réfugiés ont mentionné avoir connaissance de personnes se trouvant dans une telle situation. Ils ont estimé à 20 et 80 le nombre de ces personnes dans chaque localité.
Selon l’Organisation Internationale du Travail, le travail forcé peut être défini comme un travail accompli contre son gré et sous la menace d’une peine quelconque. Source : http://www.ilo.org/global/topics/forced-labour/definition/lang--fr/index.htm 85 Il s’agit de Ngourtoua (Chetimari). 86 Il s’agit de Cheri (Maïné-Soroa) et Embranchement Tam (Maïné-Soroa). 84
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Cependant, le fait que très peu d’IC issus de ces trois types de population aient rapporté avoir connaissance de personnes se trouvant en situation de travail forcé ne signifie pas qu’un tel phénomène n’est pas une ampleur plus importante au sein des localités évaluées. En effet, en raison du caractère sensible de cette problématique, il se peut que ce phénomène ait été sous-rapporté que ce soit par les IC au moment de la collecte de données ou par la population elle-même qui n’en aurait pas informé les IC interrogés.
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Partie 3 : Accès à l’information et aux services de base Cette partie présente les résultats vis-à-vis de la troisième thématique principale de l’évaluation: l’accès à l’information et aux services de base. Pour cela, 132 IC, dont 19 femmes, ont été interrogés. Cette troisième partie met en évidence les besoins prioritaires de la population hôte ainsi que l’accès de celle-ci aux services de base, au logement et à la terre agricole. En effet, les besoins prioritaires de la population peuvent être liés à un accès limité à ces différents aspects. Sachant que le manque d’information peut constituer un facteur limitant l’accès de la population à certains services de base, il semble également pertinent de s’intéresser ici à cet aspect-ci.
Besoins prioritaires et accès aux services de base Les besoins prioritaires de la population hôte semblent être communs à une majorité des villages évalués, avec l’accès à la nourriture comme problématique majeure. En effet, les biens alimentaires ont été mentionnés comme l’un des principaux besoins prioritaires87 dans une vaste majorité des localités évaluées : 122 sur 132. Ce premier besoin est suivi par l’accès à l’eau (71/132) et l’accès à une activité génératrice de revenu (AGR) identifié dans 60 sur 132 des localités. Il apparait intéressant de souligner que les biens alimentaires ont été mentionnés dans des proportions similaires pour les PDI et les réfugiés : dans 113 sur 121 et 110 sur113 des localités respectivement. Par contre, l’accès à une AGR arrive en seconde position pour les deux types de population, suivi par l’accès à l’eau. L’accès à la nourriture semble donc concerner une grande partie des populations des localités évaluées quel que soit leur statut de déplacement. Figure 9 : Principaux besoins prioritaires identifiés par les IC, par nombre de localités
122/132
71/132
60/132 46/132 21/132
Biens alimentaires
Accès à l'eau
Accès à une AGR
Accès aux services de base
Articles pour dormir
Bien que l’accès aux services de base ait été mentionné en tant que besoins prioritaires dans un nombre de localités moins élevé que les biens alimentaires (46 contre 122), celui-ci semble également être problématique pour une partie considérable de la population hôte. En effet, dans une grande partie des villages évalués (101/132), les IC ont rapporté qu’au moins une partie de la population a un accès limité aux services de base. Dans un peu moins de la moitié de ces villages (45), cet accès limité concernerait l’ensemble de la population. L’accès aux services de base semble également être problématique pour les PDI et les réfugiés : dans 94 sur 121 des localités pour les premiers et 84 sur 113 des localités pour les seconds, les IC ont rapporté qu’au moins une partie de la population a un accès limité à ces services. Tableau 9 : Proportions estimées de la population ayant un accès limité aux services de base, par nombre de localités
87
32
Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
45
35
9
12
31
0
132
Pourcentage de localités
34%
27%
7%
9%
23%
0
100%
Les IC pouvaient choisir plusieurs options.
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Selon les IC hôtes, les principaux services de base auxquels la population a un accès limité sont la santé (83/10188), l’eau (62/101) et les marchés (47/101). Il semble intéressant de souligner que l’accès à l’eau a aussi été identifié par les IC comme l’un des principaux besoins prioritaires de la population hôte. Ces services diffèrent légèrement pour les PDI et les réfugiés. Les services auxquels ces deux types de populations ont un accès limité sont la santé, les marchés puis l’eau et l’éducation89. Les IC hôtes interrogés ont identifié plusieurs raisons pour expliquer cet accès limité aux services de base, les principales étant le manque de moyens financiers (82/10190), l’éloignement du service concerné (60/101) et la nonexistence du service (44/101). Bien que les principaux services concernés soient différents, ces mêmes raisons ont aussi été mentionnées pour les PDI et les réfugiés. Vis-à-vis de l’éloignement du service, l’insécurité est également un facteur à prendre en considération. En effet, si le service ne se situe pas à proximité et que la population ne se sent pas en sécurité, celle-ci sera réticente à effectuer des longs trajets pour l’atteindre. La distance s’avère d’autant plus problématique qu’en raison de la situation sécuritaire dans la zone de Diffa, des couvre-feux ont été mis en place, limitant les horaires d’ouverture des services de base, et donc leur accès. En ce qui concerne le manque de moyens financiers, la population est susceptible d’adopter des comportements à risque afin de se procurer des revenus pour pouvoir accéder aux services de base. Comme l’a souligné l’évaluation protection de référence91, ces comportements à risque, tels que le travail forcé ou encore la prostitution, augmentent la vulnérabilité de la population et créent d’importantes préoccupations en termes de protection. De plus, un accès limité aux services de base risque également d’engendrer des tensions au sein de la population et plus particulièrement dans un contexte d’importants mouvements de population tels que la région de Diffa. A ce sujet, il semble important de souligner que parmi les localités dans lesquelles au moins une partie de la population a un accès limité aux services de base figure pratiquement l’ensemble des localités dans lesquelles les IC avaient rapporté une diminution de l’accès aux services de base comme conséquence de l’arrivée de populations déplacées au sein de la localité pour la population hôte (16/18). L’existence de conflits autour des points d’eau dans les villages où il existe une forte densité de population a d’ailleurs été mise en évidence dans la note récemment publiée par le Danish Refugee Council (DRC), l’International Rescue Committee (IRC) et le HCR portant sur les conflits intercommunautaires dans la région de Diffa92.
Accès au logement93 et à la terre agricole L’accès au logement et à la terre agricole de la population hôte dans la région de Diffa semble être moins problématique que l’accès aux services de base, mais reste tout de même limité pour une partie de la population. En ce qui concerne l’accès au logement, les IC ont rapporté que dans environ un tiers des villages (43/132), au moins une partie de la population n’y a pas accès. Personne au sein de la population n’aurait accès au logement dans trois villages94. L’accès à la terre agricole est plus problématique que l’accès au logement, selon les IC. En effet, dans à peine moins de la moitié des localités évaluées (61/132), au moins une partie de la population aurait un accès limité à la terre agricole. De plus, dans 18 localités, personne au sein de la population n’aurait accès à la terre agricole. D’un point de vue géographique et comme le montre la Carte 7, l’accès limité à la terre agricole semble principalement concerné le département de N’Guigmi. Les conséquences d’un manque d’accès à la terre agricole peuvent être particulièrement problématiques pour la population, puisqu’il peut constituer une barrière à l’accès à certains moyens de subsistance tels que l’agriculture. De manière peut-être liée, les biens alimentaires avaient d’ailleurs été mentionnés comme le besoin principal par les IC. Parmi les 101 localités au sein desquelles au moins une partie de la population a un accès limité aux services de base. Il semble important de souligner que dans le cadre de cette évaluation, le terme ‘éducation’ est compris de manière générale et ne fait pas référence à un type ou niveau d’éducation en particulier. 90 Parmi les 101 localités au sein desquelles au moins une partie de la population a un accès limité aux services de base. 91 Pour plus d’information, le rapport de cette évaluation est accessible via le lien suivant : http://bit.ly/2s7oAG9 92 DRC, IRC, HCR. Note sur les conflits intercommunautaires dans la région de Diffa de janvier à octobre 2017 – Diffa. 24 novembre 2017. 93 Il est probable que certains IC aient comors la questions comme se référant à l’accès à la propriété, ce qui expliquerait le nombre important de localités où une partie ed la population a été indiquée comme n’ayant pas accès au logement. 94 Il s’agit de Beyinga Abdourou (Foulatari), Boulakaou (Kablewa) et Nguelbaourou (Kablewa). 88 89
33
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Carte 7 : Proportions estimées de la population ayant accès au logement
Les deux principales raisons évoquées pour expliquer l’accès limité au logement et à la terre agricole sont identiques ; il s’agit du manque de moyens financiers et de l’arrivée de déplacés dans la localité ou à proximité. Il semblerait donc que la crise Boko Haram dans la zone ait eu un impact négatif sur ces deux types puisqu’elle a entrainé d’importants mouvements de populations et a conduit à la mise en place d’un couvre-feu dans la région de Diffa, interdisant certaines activités commerciales. La troisième principale raison évoquée par les IC pour expliquer l’accès limité à la terre agricole confirme d’ailleurs cette hypothèse : il s’agit de l’insécurité mentionnée dans 18 sur 6195 des villages. Un accès limité à la terre agricole et au logement risque d’engendrer des tensions au sein de la population, d’autant plus que l’une des raisons principales évoquées par les IC pour expliquer l’accès limité de la population est l’arrivée de déplacés dans la localité ou à proximité. Il est également possible de considérer que l’accès limité de la population à la terre agricole est l’un des facteurs contribuant aux conflits entre agriculteurs et éleveurs. En effet, comme l’a souligné le Conflit Scan réalisé par Search for Common Ground en octobre 201796, le manque de terrain et de ressources pousse notamment le bétail à entrer sur le terrain des agriculteurs détruisant ainsi leurs récoltes. Bien que le conflit entre agriculteurs et éleveurs soit traditionnel au Niger et non uniquement lié aux déplacements, celui-ci risque de s’amplifier dans des contextes fragiles comptant d’importants mouvements de population, tels que dans la région de Diffa.
Parmi les 61 localités dans lesquelles au moins une partie de la population a un accès limité. Search for Common Ground. Niger : Conflict Scan, « Kallo Karayé » - On est ensemble – Diffa. Octobre 2017. Disponible via : http://www.globalprotectioncluster.org/_assets/files/field_protection_clusters/Niger/files/rapport-de-conflict-scansfcg.PDF 95 96
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Carte 8 : Proportions estimées de la population ayant accès à la terre agricole
Accès à l’information Les sources d’information semblent être communes à une grande partie de la population hôte. En effet, dans la quasi-totalité des villages évalués (119/132), les sources les plus utilisées sont la radio et la télévision. Ces deux principales sources sont suivies par le chef de village/communauté ou Boulama et les lieux de manifestation sociale identifiés dans respectivement 67 sur 132 et 57 sur 132 des villages. Il semblerait donc que la population hôte utilise pour s’informer les nouvelles technologies mais également des sources d’information traditionnelles comme le chef du village. De telles sources d’information ont également été mentionnées pour les PDI et les réfugiés et ce, dans des proportions plus ou moins similaires. A titre d’exemple, la radio et la télévision ont été rapportées dans 104 sur 121 des localités pour les PDI et 103 sur 113 des localités pour les réfugiés. Les moyens de communication apparaissent également communs à une grande partie de la population hôte. En effet, dans pratiquement l’ensemble des villages évalués, les principaux moyens de communication utilisés par la population sont le téléphone, rapportés dans 124 sur 132 des villages, et le contact direct (121/132). Ces deux moyens de communication semblent être bien plus utilisés que tout autre type de moyen, et notamment les réseaux gratuits de messagerie instantanée qui n’ont été mentionnés que dans neuf localités. Malgré le développement de nouvelles technologies telles que les réseaux gratuits de messagerie instantanée, les médias sociaux et la messagerie électronique, la population hôte semble donc continuer à utiliser des moyens de communication plus classiques. De nouveau, ces résultats sont très semblables à ceux rapportés pour les PDI et les réfugiés, avec le contact direct et le téléphone également mentionnés dans la quasi-totalité des localités concernées.
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Figure 10 : Principales sources d’information et moyens de communication selon les IC, par nombre de localités
119/132 67/132
124/132
57/132
121/132
9/132 Radio, télévision Téléphone
Chef de village/communauté ou Boulama
Contact direct Réseaux gratuits de messagerie instantanée
La question de la quantité d’information disponible par rapport aux questions liées au déplacement suite à la crise Boko Haram a été posée. Selon les IC, la majeure partie de la population hôte aurait suffisamment d’information à ce sujet. En effet, dans environ les deux tiers des villages évalués (90/132), les IC ont déclaré que l’ensemble de la population a assez d’information sur ces questions. Néanmoins, dans 18 localités, personne n’aurait accès à suffisamment d’information. Tableau 10 : Proportions estimées de la population ayant assez d’information par rapport aux questions liées au déplacement suite à la crise Boko Haram, par nombre de localités Proportions
La totalité
La majorité
La moitié
Une minorité
Personne
Ne sait pas
Total
# de localités
90
9
9
3
18
3
132
Pourcentage de localités
68%
7%
7%
2%
14%
2%
100%
Parmi les localités pour lesquelles au moins une partie de la population n’a pas assez d’information et pour lesquelles les IC ont répondu à cette question (3097), les principaux types d’information dont la population aurait le plus besoin sont la sécurité (25/30) et la paix (3/30). Il pourrait donc être pertinent de développer des activités impliquant la population locale sur ces deux thématiques. Vis-à-vis de cette troisième thématique sur l’accès à l’information et aux services de base, les besoins prioritaires semblent être similaires entre populations hôte et déplacées, avec pour principal besoin les biens alimentaires. Bien que ne faisant pas partie des trois principaux besoins identifiés par les IC, l’accès aux services de base semble également être limité pour les populations hôte et déplacées. Cet accès limité est d’autant plus problématique qu’il risque de contribuer à l’augmentation de la vulnérabilité des populations et des tensions au entre celles-ci, créant ainsi d’importantes préoccupations en termes de protection. Bien que n’étant pas particulièrement prononcé pour la population hôte dans les localités évaluées, l’accès limité à la terre agricole et au logement est susceptible de renforcer ces tensions, et ce, plus particulièrement dans le contexte fragile de région de Diffa. L’accès à l’information apparait également similaire pour une grande partie de la population hôte et déplacée, avec les mêmes principaux moyens de communication et sources d’information identifiés dans la majorité des localités évaluées, y compris des sources d’information et des moyens de communication traditionnels tels que les chefs de village et le contact direct.
Seule une partie des IC interrogés a eu la possibilité de répondre à cette question en raison d’un problème lié au questionnaire. 97
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
CONCLUSION L’évaluation de la situation en termes de protection de la population hôte dans la région de Diffa avait pour objectif d’identifier les besoins prioritaires de cette population dans ce secteur, ainsi que les insuffisances de la réponse humanitaire vis-à-vis de ces derniers. Cette évaluation avait également un objectif de comparaison avec l’évaluation protection finale réalisée à la même période et couvrant plus ou moins la même zone géographique mais s’intéressant aux populations déplacées (déplacés internes et réfugiés). Des comparaisons entre les deux types de populations ont donc été réalisées lorsque cela a été jugé pertinent. Les résultats de cette évaluation soulignent le caractère relativement problématique de la situation sécuritaire et de protection au sein des localités évaluées. En effet, les IC ont rapporté des atteintes à l’intégrité de la personne au cours des six mois précédant l’enquête dans 28 localités, soit environ 20%. Ces atteintes auraient été à la fois physiques et psychologiques, avec les violences physiques (attaques, meurtres) et les menaces rapportées comme les deux types principaux. Des incidents sécuritaires ont également été mentionnés au cours de cette période dans 23 localités sur 132. D’un point de vue géographique, ces incidents et atteintes auraient principalement eu lieu au sud de la route RN1 près de la frontière nigériane où la crise Boko Haram perdure depuis plusieurs années. Le sentiment d’insécurité de la population, rapporté dans 20 villages également principalement situés dans cette zone, semble donc reposer sur des menaces tangibles. Afin de faire face à ces problèmes de protection, la population hôte peut utiliser les voies de référencement comme mécanisme de résilience, dont l’accès ne semble pas être problématique. Au moins une voie de référencement existe dans la majorité des localités évaluées (115/132) et une grande partie de la population hôte connait ces voies, y a accès, les utilise et les considérer comme étant efficaces, selon les IC interrogés. Cette évaluation a également permis de mettre en évidence plusieurs vulnérabilités de la population hôte en termes de protection. Tout d’abord, les principaux groupes de personnes vulnérables identifiés par les IC au sein de celleci se situent aux extrémités en termes d’âges : il s’agit des femmes âgées (50 ans ou plus), des hommes âgés (50 ans ou plus) et des bébés (inférieur à 5 ans). De plus, les principales vulnérabilités de la population semblent concerner l’accès aux services de base, l’accès à la nourriture ainsi que l’accès à la documentation légale. En effet, un accès limité aux services de base a été rapporté par les IC dans la majorité des localités évaluées (101/132), et les biens alimentaires ont été identifiés comme l’un des besoins prioritaires de la population dans la quasi-totalité d’entre elles (122/132). En ce qui concerne la documentation légale, au moins une partie de la population n’en aurait pas dans 85 localités. Ce manque de documentation légale pose d’importants problèmes à la population, que ce soit en termes de circulation/mouvement ou d’accès à un emploi. L’accès au logement et à la terre agricole apparaissent comme moins problématique que l’accès à la documentation légale et aux services de base. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il ne constitue pas un problème dans certaines localités. A titre d’exemple, dans à peine moins de la moitié des localités évaluées (61/132), au moins une partie de la population aurait un accès limité à la terre agricole et dans 18 localités, personne au sein de la population n’y aurait accès. Il semble important de souligner qu’un accès limité aux ressources et aux services de base peut contribuer à l’émergence de tensions au sein de la population et ce, d’autant plus dans le contexte fragile de la région de Diffa où les mouvements de population sont importants. Bien que ces tensions ne soient pas encore largement visibles, certains indicateurs suggèrent qu’elles sous-jacentes et qu’elles pourraient être exacerbées par certains facteurs tels que l’accès limité aux ressources naturelles. De telles tensions pourraient avoir un impact négatif sur la situation sécuritaire des localités concernées et augmenter la vulnérabilité de la population. Enfin, cette évaluation a mis en évidence la similitude de la situation en termes de protection de la population hôte et des populations déplacées. Selon les résultats de l’évaluation, la population hôte est affectée d’une manière similaire aux populations déplacées par les problématiques de protection. En effet, des informations semblables ont été rapportées par les IC appartenant aux trois types de population vis-à-vis de la situation sécuritaire, de l’accès à l’information/services de base et de la protection, les trois thématiques évaluées. Les distinctions les plus importantes concernent principalement l’accès à la documentation légale. En effet, pour les PDI et les réfugiés, le manque de documentation légale semble toucher plus ou moins l’ensemble de la population, alors les principaux groupes de personne identifiés par les IC hôtes sont les femmes. De plus, bien que les principales raisons liées au
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
manque de documentation légale soient similaires entre les PDI et la population hôte, elles diffèrent légèrement pour les réfugiés : en effet, les IC réfugiés ont principalement mentionné le manque de moyens financiers, la perte de documentation légale et la non-connaissance des procédures pour avoir les documents, alors que le fait que la population n’ait jamais eu de documentation a été citée comme seconde principale raison par les IC hôtes et PDI.
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Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
ANNEXES Annexe 1: Rapports du Groupe de Travail Protection
39
Organisation
Domaine
Titre du rapport
Date de publication
Zone(s) couverte(s)
DRC
RRM
Rapport MSA Ngagala peulh
11/10/2016
Ngagala peulh (Nguigmi)
DRC
Protection
Rapport d'Evaluation Rapide de Proection (ERP)
octobre 2016
Région de Diffa
DRC
RRM
Rapport d'évaluation poste distribution (PDM)
janvier 2017
Ngagala peulh (Nguigmi)
DRC
RRM
Rapport d'évaluation poste distribution (PDM)
fevrier 2017
Ngalewa, Tchétchéno
DRC
RRM
Monitoring Cartogfraphie des risques de protection
fevrier 2017
Région de Diffa
DRC
Protection
Rapport de Protection
decembre 2016
Mainé/Diffa/Nguigmi
DRC
RRM
Rapport MSA Baram Koura
09/11/2016
Baram Koura (Diffa)
DRC
RRM
Rapport MSA Boudouri
decembre 2016
Bouduri
DRC
RRM
Rapport MSA Tchétchéno
fevrier 2017
Tchétchéno
DRC
RRM
Rapport d'evaluation des gaps en Abri et NFI
octobre 2016
Région de Diffa
DRC
RRM
Rapport d'évaluation poste distribution (PDM)
janvier 2017
Baram Koura (Diffa)
DRC
RRM
Rapport d'évaluation poste distribution (PDM)
fevrier 2017
Gagamari, Boudouri
DRC
Protection
Rapport de Protection
septembre 2017
Mainé/Diffa/Nguigmi
DRC
Protection
Rapport de Protection
mars 2017
Mainé/Diffa/Nguigmi
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
40
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
avril 2017
Moumbio
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
mai 2017
Ngagala peulh (Nguigmi)
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
mai 2017
Moumbio
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Djakimé, Ballé
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Ndjoutouma
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Tchétchéno
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Ngalewa
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Mounbio 1
DRC
Protection
Evaluation rapide de protection
juillet 2017
Ngarana
UNHCR
Protection
Rapport de Monitoring de Protection
10/07/2017
Kindjandi et Gari Wazam
UNHCR
Protection
Rapport conjoint de Monitoring de Protection
30/06/2017
Kablewa, Ngalewa, Maine et Gagamari
UNHCR
Protection
Rapport de Monitoring de Protection
15/07/2017
Ngalewa et Krimari
SFCG
Protection
Rapport analyse conflit inter communautaire peul boudouma dans le lit du Lac Tchad
13/07/2016
Goudoumari, mainé, Diffa, Bosso, Kablewa, N'Guigmi
SFCG
Protection
mission d'evaluation des VBG a Nguigmi
22/06/2017
Nguigmi
IRC
RRM / IRC
IRC NIGER MSA Chanel Toumour
janvier 2017
Chanel-Toumour
IRC
RRM / IRC
IRC NIGER MSA Koublé Igré
mars 2017
Kouble Igre
IRC
RRM / IRC
IRC NIGER MSA Kindjandi
juillet 2017
Kindjandi
IRC
RRM / IRC
IRC NIGER MSA Boudouri Foulatari
janvier 2017
Boudouri - Foulatari
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
41
REACH
Protection
Evaluation rapide sur les comités de protection dans la région de Diffa
janvier 2017
Région de Diffa
REACH
Protection
Evaluation de la Situation en termes de protection des personnes déplacées à Diffa
juin 2017
Région de Diffa
GTP
Protection
Mission conjointe
Juillet 2017
Kinchandi
Lasdel
Protection
Analyse
Juillet 2017
Region de Diffa
DRC/ IRC/ UNHCR
Rapport mensuel monitoring protection
Monitoring protectionrapport mensuel
Mai 2017
Région de Diffa
DRC/ IRC/ UNHCR
Rapport mensuel monitoring protection
Monitoring protectionrapport mensuel
Juin 2017
Région de Diffa
DRC/ IRC/ UNHCR
Rapport mensuel monitoring protection
Monitoring protectionrapport mensuel
Juillet 2017
Région de Diffa
Handicap International
Personnes avec handicap
Evaluation des besoins des personnes avec handicap
Aout 2017
Region de Diffa
DRC
EPR
Evaluation rapide de protection
Aout 2017
Rimi/ Nguigmi
DRC
EPR
Evaluation rapide de protection
Aout 2017
Nguigmi
DRC
RRM
MSA
Aout 2017
Ngortol/ Nguigmi
REACH
Protection
Evaluation des mechanisms de redevabilite
Septembre 2017
Region de Diffa
DRC
EPR
Evaluation rapide de protection
Aout 2017
Glarie Koutou/ Nguigmi
SGTPE
Protection de l;enfance
Evaluation rapide
Aout 2018
Nguelewa, Kablewa, Kirimiran
MAG/GC
Gestion de sites
Evaluation projet pilote
mai 2017
Assaga, Kindjandi, Boudouri
DRC
EPR
Evaluation rapide de protection
Septembre 2017
Foulatari/ Nguigmi
SGT-VBG
VBG
Evaluation sur les VBG a Nguigmi
22/06/2017
Nguigmi
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
Annexe 2: Termes de référence et outils de collectes de données Termes de Référence : http://bit.ly/2A095Cy Questionnaire pour les Informateurs Clés : http://bit.ly/2hIp5SZ Plan d’analyse des données : http://bit.ly/2APkD93 Présentation des résultats : http://bit.ly/2BXOqBv Fiches d’information : Situation sécuritaire : http://bit.ly/2oWu5pZ Protection : http://bit.ly/2B6zhJA Accès à l’information/services de base : http://bit.ly/2z3r2vV
Annexe 3: Liste des villages évalués N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 42
Département Diffa Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa Diffa Diffa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa Diffa Diffa Nguigmi Maine_Soroa Diffa Bosso Maine_Soroa Goudoumaria Bosso Goudoumaria Maine_Soroa Maine_Soroa Nguigmi Bosso Maine_Soroa Diffa Maine_Soroa Nguigmi Diffa Diffa Bosso Nguigmi Diffa Diffa Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa
Commune Chetimari Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa Diffa Diffa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Gueskerou Diffa Diffa Nguigmi Maine_Soroa Diffa Toumour Maine_Soroa Goudoumaria Toumour Goudoumaria Foulatari Foulatari Nguigmi Bosso Maine_Soroa Chetimari Maine_Soroa Kablewa Diffa Diffa Toumour Nguigmi Diffa Diffa Maine_Soroa Maine_Soroa Chetimari
Localité Abba kouradi Abbasari Abdouri Adjimeri Administratif_(Quartier) Affounori_(Quartier) Alaouri Ambouram Ambouram_Ali Angoual_Yamma_(Quartier) Argorom Ariguirguidi Awaridi Badarmdawe Badei Katiellari Bagara Bague Baredi Barma Wouriram Bassouri Batia Beyinga_Malam_Abdourou Bidaram Blabrine Bosso_Ville Boudoum Boudouri Boula Brine Doubari Boulakaou Boulangou_Yakou Boulangouri Bourbourwa Cameroun Chare Chateau_(Quartier) Château_(Quartier) Cheri Chetimari
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
43
Maine_Soroa Diffa Diffa Diffa Nguigmi Maine_Soroa Diffa Diffa Nguigmi Diffa Maine_Soroa Bosso Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa Diffa Diffa Diffa Diffa Diffa Maine_Soroa Bosso Maine_Soroa Nguigmi Diffa Diffa Nguigmi Goudoumaria Maine_Soroa Goudoumaria Maine_Soroa Diffa Goudoumaria Maine_Soroa Nguigmi Nguigmi Maine_Soroa Nguigmi Diffa Nguigmi Maine_Soroa Nguigmi Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Diffa Nguigmi Nguigmi Maine_Soroa Nguigmi
Foulatari Chetimari Chetimari Chetimari Kablewa Maine_Soroa Chetimari Diffa Nguigmi Gueskerou Maine_Soroa Toumour Maine_Soroa Foulatari Diffa Diffa Gueskerou Diffa Gueskerou Gueskerou Foulatari Toumour Maine_Soroa Nguigmi Chetimari Gueskerou Nguigmi Goudoumaria Foulatari Goudoumaria Maine_Soroa Diffa Goudoumaria Maine_Soroa Kablewa Kablewa Maine_Soroa Nguigmi Gueskerou Kablewa Maine_Soroa Nguigmi Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Maine_Soroa Gueskerou Kablewa Kablewa Maine_Soroa Kablewa
Chimawa Chouwari Dabago kadey Dabagoun_Kayawa Damaya Dekouram_(Quartier) Deyssa manga Diffa_Koura Dilerem Djalori Djambourou Djariho Djatkori Domaram Dorikoulo Dubai Elh_Mainari Festival Fiego Fougouri Foulatari Fourdi Gadori Gagala Gagamari Garin_Dogo(Guessere) Garin_Dole Garoumiga Gawaro Issa Djibir Goudoumaria Goussougourniram Grema_Artori Guimbari Issari_Bagara Kablewa Kadjidja Kanama_Ligari Kanenbori Kangouri_Mamadou Kaoua Kaoumaram Kassoua_Dare Katiellari Kayawa Kayetawa Kilwadji Kandilwa Youra Kindjandi Kolo_Manga Koragou Kouble_Igre Kournawa
Evaluation protection de la population hôte dans la région de Diffa – Novembre 2017
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132
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Nguigmi Diffa Nguigmi Diffa Diffa Diffa Diffa Diffa Maine_Soroa Diffa Diffa Nguigmi Diffa Diffa Diffa Nguigmi Diffa Diffa Maine_Soroa Diffa Diffa Nguigmi Bosso Nguigmi Bosso Diffa Diffa Nguigmi Nguigmi Diffa Maine_Soroa Nguigmi Maine_Soroa Diffa Bosso Bosso Diffa Diffa Nguigmi Maine_Soroa Diffa Diffa
Nguigmi Diffa Nguigmi Diffa Chetimari Diffa Diffa Chetimari Maine_Soroa Gueskerou Diffa Nguigmi Chetimari Gueskerou Diffa Nguigmi Chetimari Chetimari Maine_Soroa Gueskerou Gueskerou Kablewa Toumour Nguigmi Toumour Gueskerou Chetimari Kablewa Kablewa Chetimari Maine_Soroa Kablewa Foulatari Diffa Toumour Toumour Gueskerou Chetimari Nguigmi Maine_Soroa Gueskerou Gueskerou
Koutou_II Lada Lari-Kanori Ligaridi Loumbouram Madou korodi Madou_Kaouri Maina_Karderi Mainagana Malam Boulori Maloumdi Malyari Mamari_Kabi Massa Mataou Meleram Morweye Mourimadi Ngabria Ngagam Ngalwa Ngarana N'Gaworce Ngortogol Ngouba Ngoui_Koura_(Ngoui_Foulatari) Ngourtoua Nguel Djappe Nguelbaourou Nguelkolo Nguibia Oudi_Peulh Ousseiniram Sabon_Carre Tchoungoua Toumour Waragou Wondori Wouye_Kalboukoura Yabal Zeinam_Kellouri Korillam